Algérie

El Affroun : Des toilettes « femmes », SVP !



Il a 38 ans et des idées plein la tête, plein les tresses à la Yannick Noah qui caractérisent sa coiffure. Après un séjour de 7 ans en France, Djamel Bouregaâ, alias « Claude », comme on l?appelle communément, qui est rentré définitivement au pays, veut « soulager » ses compatriotes, les citoyens de passage. Il voudrait aussi leur donner le confort qu?il a connu là-bas. Pour cela, il lui faut un local. L?APC, sensible à sa demande, dans le cadre de son infirmité (handicap moteur évalué à 80%), le lui octroie en 1997. Son projet ? Des toilettes publiques décentes, inexistantes à El Affroun (en dehors de celles des deux mosquées et des cafés). Celles de la gare ont été condamnées, il y a une quinzaine d?années, pour finir par être démolies avec l?édifice en 2005. Un projet, donc, d?utilité publique que notre homme s?empresse de réaliser. A cet effet, il aménage le local en y élevant des cloisons de manière à obtenir 4 « chnaber » chambres pour « cabinets » ou « compartiments de WC) qu?il dote d?une cuvette turque chacune ou d?un urinoir, et un couloir. Il y installe le courant électrique, une bâche d?eau, des portes, des glaces, fait poser des carreaux de faïence, place des porte-serviettes et des porte-savonnettes, et les garnit. Il s?emploie, en fait, à faire tout ce qui, selon lui, répond à un souci de confort et d?hygiène. Le service d?hygiène communal n?y aurait, d?ailleurs, pas trouvé à redire. S?il y avait eu matière à contestation, il aurait simplement procédé à la fermeture des lieux. Ce qui n?a pas été fait. Animé de bonne volonté, Djamel a pensé aussi aux femmes de passage ; les toilettes étant situées à mi-chemin entre la gare routière et la gare ferroviaire, dans un coin discret. « Je veux faire quelque chose de très bien, de sophistiqué pour les femmes, avec une entrée indépendante de celle des hommes », dit-il avec enthousiasme. L?espace existe dans le prolongement du local actuel, à l?arrière, sur une surface clôturée et cloisonnée par les commerçants mitoyens. Ces derniers ont utilisé l?espace se trouvant derrière leur magasin comme arrière-boutique. « Claude », lui, dit avoir été autorisé verbalement par l?APC de l?époque à procéder à l?extension de son local. N?ayant rien reçu par écrit qui cautionne cette autorisation, il n?a pas osé. Ce jeune homme, célibataire, sans diplôme et à l?instruction primaire (cinq années d?école) est issu d?une famille très modeste. Il a trimé très jeune pour sa famille dont il a encore la charge. Ses qualités de battant très sympathique lui ont valu l?estime de ceux qui l?ont approché. Il souhaite compréhension et appui des autorités locales pour faire aboutir son projet. Qui serait contre ?


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