Le président déchu Hosni Moubarak serait dans le coma au moment où l'Egypte attend de connaître le nom du prochain chef de l'Etat, après une élection au résultat toujours incertain marquée par un coup de force institutionnelle de l'armée. Le président déchu, âgé de
84 ans, se trouverait dans le coma et a dû être mis sous assistance respiratoire, selon des informations contradictoires. Moubarak, qui avait été donné pour mort avait, auparavant, été transféré de l'aile médicalisée de la prison de Tora, dans le sud du Caire, vers un l'hôpital militaire après une attaque cérébrale, selon l'agence égyptienne Mena. La santé de l'ex-homme fort de l'Egypte aurait commencé à décliner après son incarcération. Moubarak avait été condamné à la prison à vie pour la mort de manifestants lors de la révolte qui l'a poussé à la démission. Une condamnation considérée comme la dernière concession des militaires pour les révolutionnaires de Tahrir. Depuis, l'Egypte vit une véritable contre-révolution. La tension est à son comble et l'incertitude ambiante sur le nom du prochain chef de l'Etat. C'est aujourd'hui, jeudi, que devraient être annoncés les résultats officiels. Le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, et son rival, le général Ahmad Chafik, clament tous deux leur victoire depuis la fermeture des bureaux de vote. La Commission électorale a entamé l'examen des recours contre des irrégularités présentées par les deux candidats. Cependant l'Egypte pourrait se réveiller dans une situation inédite. Le prochain président sera loin d'avoir le pouvoir réel dans la configuration actuelle. Une «déclaration constitutionnelle complémentaire» promulguée par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) donne à l'armée de vastes prérogatives, réduisant considérablement la marge de man'uvre du futur chef de l'Etat. L'armée contrôle désormais le pouvoir législatif, après la dissolution la semaine dernière de l'Assemblée, pourtant résultat d'un vote populaire. Un vice légal dans le mode de scrutin des législatifs est l'argument invoqué pour ce retour en arrière. L'armée se réserve dorénavant le droit d'intervenir dans le processus de rédaction de la future Constitution. Et ce n'est pas fini, les militaires conservent de vastes prérogatives en matière de justice et de police. En fait il s'agit d'une réactivation indirecte de la loi sur l'état d'urgence en vigueur depuis 1981, en principe abrogée depuis quelques semaines. Le rassemblent sur la célèbre place Tahrir, dans le centre du Caire, pour dénoncer le «coup d'Etat constitutionnel» de la junte militaire, commence à devenir important. Les manifestants dénoncent la dissolution de la Chambre des députés et célèbrent la victoire, selon eux acquise, de Mohamed Morsi, un moindre mal pour les opposants. «Le Conseil militaire doit
partir !», clament les manifestants. L'Egypte est de nouveau à la croisée des chemins.
M. B./Agences
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Posté Le : 20/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moumene Belghoul
Source : www.latribune-online.com