La première phase des élections législatives en Egypte post-Moubarak
s'est achevée, hier mardi, au Caire et à Alexandrie, notamment après un second
tour qui devrait confirmer la domination du parti des Frères musulmans, le
parti Liberté et Justice.
F ace à des salafistes arrivés bons seconds, lors
de ces élections alors qu'ils n'ont créé leur parti qu'au mois de février
dernier, les FM sont pourtant assurés de remporter, haut la main, ces élections,
dont le processus de déroulement est l'un des plus long du monde.
Les élections législatives égyptiennes dont la première phase s'est donc
achevée hier mardi, se déroulent en trois étapes lors
desquelles 50 millions d'électeurs sur 82 millions d'Egyptiens doivent, en
principe, confirmer l'hégémonie des partis islamistes sur la vie politique
future du pays. Durant ces élections, l'électorat égyptien doit voter pour
désigner les 498 membres de l'Assemblée du peuple (Chambre des députés), tandis
que 10 autres seront nommés par le chef de l'armée et chef d'Etat de fait, le
maréchal Hussein Tantaoui. Un tiers des sièges de
l'Assemblée du peuple seront pourvus via un scrutin uninominal à deux tours, les
deux tiers restants étant attribués à des listes élues à la proportionnelle. Le
pays est découpé en 27 gouvernorats divisés en 3 groupes, qui votent
successivement, chacun sur deux tours de deux jours.
Ces élections ont débuté les 28 et 29 novembre, notamment au Caire et à
Alexandrie, où le second tour, entamé lundi, s'est clôturé mardi. Pour autant, les
14 et 15 décembre, les gouvernorats de Suez et Assouan notamment, se rendront
aux urnes. Les 3 et 4 janvier, le Sinaï et la région du delta du Nil se
prononceront. Les Egyptiens vivant à l'étranger votent pour la première fois
lors de ces élections. Ce n'est que vers le 13 janvier que les résultats
complets et définitifs seront connus, alors que le processus électoral se
poursuivra du 29 janvier au 11 mars avec l'élection de la Choura (Chambre haute
consultative), la seconde chambre du Parlement égyptien, et ouvrant la voie, vers
la fin de l'année, aux présidentielles. L'enjeu pour les partis d'opposition
égyptiens, notamment les Frères musulmans est ainsi important, car il s'agit, ni
plus ni moins, que de prise de pouvoir, laissé vacant après la chute du régime
de Moubarak. Même si l'écueil de l'armée reste encore en place, les partis
islamistes sont assurés de remporter, face à l'opposition libérale, le
processus électoral et dominer la vie politique, autant à la Chambre haute que basse du
parlement égyptien. Une tendance déjà confirmée avec les résultats du 1er tour
qui a été remporté à 65% par les trois partis islamistes (FM, Salafistes et Al Wassat) arrivés
en tête, devant les libéraux qui ont totalisé 29,3% des suffrages, mais en
raison de leur éclatement, ils ne représentent pas vraiment une force politique
alternative au courant islamiste. Lors du 1er tour, le taux de participation a
été ramené de 62% à 52%, selon la commission électorale, qui a invoqué des
raisons techniques. L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'Energie
atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, présenté comme
un favori aux présidentielles, tempère quelque peu les commentaires, parfois paniqués, sur l'avenir politique d'une Egypte gouvernée par les
islamistes.
MISE EN GARDE DES FM CONTRE LES TRUCAGES
«Laissez (les islamistes) gouverner et qu'ils aient leur chance, les gens
découvriront que les slogans ne suffisent pas», a-t-il affirmé au quotidien «Echourouk». Pragmatique, El Baradei
estime également que les Frères musulmans «ne voulaient pas le monopole du
pouvoir», privilégiant, au contraire, une gouvernance de coalition.
Les FM, qui ont obtenu 35% des voix au 1er tour, ont déjà affirmé qu'ils
préfèrent mettre en place un gouvernement de coalition, sinon d'Union nationale
même avec les partis libéraux. Leur parti, Liberté et Justice, n'a pas révélé
s'il compte s'allier aux Salafistes, qui ont obtenu
le score de 24% des suffrages.
Le second tour devrait, par ailleurs, confirmer l'avance des FM, qui ont
mis en garde contre tout trucage de ces élections. Dans une interview à la
télévision, le guide spirituel des FM, Mohamed Badei
a affirmé que «nous descendrons dans la rue s'il y a trucage dans les résultats
des élections ou manipulation de la constitution».
Une mise en garde qui a valeur d'avertissement contre toute tentation par
l'armée de manipuler les résultats de ces élections. Quant au nouveau
gouvernement, il devrait être connu ce mercredi. Le nouveau Premier ministre
égyptien, Kamal El-Ganzouri, espère que le
gouvernement qu'il est en train de former pourra être investi aujourd'hui, mercredi.
Il a affirmé achever les consultations pour la composition du gouvernement
dimanche» et il «exprime l'espoir que la prestation de serment aura lieu d'ici
mercredi», devant le chef du Conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui.
La formation du gouvernement, attendue mercredi ou jeudi derniers, a été
«retardée en raison de changements dans les nominations», selon des sources
officielles.
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Posté Le : 07/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com