Recul - Les partisans du président destitué n'ont rassemblé que quelques milliers de manifestants, hier, vendredi, signe que leur capacité à mobiliser a été réduite à néant.Seules quelques manifestations de dizaines de personnes ont été aperçues avant qu'elles ne soient dispersées par la police qui a tiré des grenades lacrymogènes au Caire.
Les partisans de Morsi avaient appelé à nouveau à manifester «par millions» contre le «coup d'Etat militaire» après la grande prière du vendredi. Plusieurs cortèges se sont formés au Caire et dans sa banlieue mais ils n'ont rassemblé que des centaines, parfois quelques milliers de manifestants, protestant contre la destitution de Mohamed Morsi, qu'ils considèrent comme un coup d'Etat militaire. Depuis dix jours, les manifestations se font rares et ne rassemblent plus que quelques centaines de personnes la semaine, quelques milliers le vendredi. Les Frères musulmans, l'influente confrérie de Morsi, en mobilisaient des centaines de milliers avant le 14 août dernier, date des premiers assauts meurtriers lancés par l'armée et la police contre les rassemblements islamistes. La manifestation la plus importante au Caire a réuni, hier, vendredi, quelques milliers de personnes à Nasr City, dans un quartier de la périphérie. «Nous ne sommes pas ici pour les Frères musulmans, mais pour la démocratie et pour que nos votes ne soient pas jetés aux ordures», a expliqué une manifestante.
Premier président élu démocratiquement en Egypte, Morsi a été destitué et arrêté le 3 juillet dernier par l'armée après que des millions de manifestants ont réclamé son départ. Le 14 août, dernier, le gouvernement mis en place par l'armée a ordonné la dispersion par la force de tous les rassemblements pro-Morsi, une opération qui a provoqué un bain de sang, en particulier au Caire. Plus d'un millier de personnes ont été tuées en une semaine, des manifestants pour l'essentiel, et plus de 2 000 Frères musulmans ont été arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants de la confrérie. Depuis, si les manifestations ne dérapent plus, des heurts sporadiques opposent presque chaque jour des comités de quartiers, sorte de milices civiles anti-islamistes, à des partisans de Morsi, qui se soldent parfois par des morts dans les provinces. La chasse aux Frères musulmans, qui avaient remporté haut la main les législatives de 2012, se poursuit aux niveaux inférieurs de la hiérarchie, les médias annonçant quotidiennement des arrestations de cadres et de militants locaux dans tout le pays. Jeudi dernier, Mohamed Beltagi, ancien parlementaire et l'un des derniers leaders encore libre de la confrérie, a été interpellé avec un ex-ministre de Morsi. La direction de la confrérie avait déjà été décapitée après le 14 août avec l'arrestation de son Guide suprême, Mohamed Badie, et de ses deux adjoints. Le procès de ces trois hommes pour incitation au meurtre s'est ouvert le 25 août dernier pour être immédiatement ajourné au 29 octobre prochain. Le gouvernement intérimaire avait réitéré son autorisation aux soldats et policiers qui quadrillent le Caire et les grandes villes d'ouvrir le feu sur tout manifestant qui s'en prendrait à des biens publics ou aux forces de l'ordre, une autorisation interprétée de la manière la plus large depuis 15 jours. L'armée était moins présente dans les rues du Caire, hier, vendredi, qu'il y a une semaine, mais les blindés des forces de l'ordre bloquaient les artères principales de la capitale qui compte plus de 20 millions d'habitants.
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Posté Le : 31/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.infosoir.com