Algérie

Egypte : Les «jeunes» de la Révolution disent «non» au piège constitutionnel



Egypte : Les «jeunes» de la Révolution disent «non» au piège constitutionnel
Les Egyptiens se rendront aux urnes aujourd'hui pour voter les amendements introduits aux articles 75, 76, 77, 88, 93, 139, 148, 179 et 189 de la Constitution de 1971 par le Conseil suprême des forces armées, l'instance qui assume le pouvoir depuis la démission sous la pression de la rue du président Hosni Moubarak le 11 février dernier. Seize partis et personnalités politiques appellent à voter «non». Les Frères musulmans et le Parti National démocratique dissous (le parti au pouvoir du temps de Moubarak) appellent à voter «oui». Pour eux, ces amendements sont «suffisants» «pour gérer la période de transition jusqu'au retour de la stabilité». L'Armée menace de gouverner par décrets La «Coalition des jeunes de la  révolution», appelle  à  voter «non». «Nous voulons une nouvelle Constitution» affirme Chady Ghazali Harb, membre de  cette  «coalition»,  réitérant les  cinq revendications du mouvement qui a pris son essor à  place Tahrir : Proclamation d'une constitution provisoire comprenant les revendications de la Révolution et définissant les prérogatives du gouvernement de transition, constitution d'un conseil présidentiel civil composé de trois membres qui gérera avec le gouvernement de transition les affaires du pays, il préparera les élections législative et présidentielle, il formera une assemblée constituante pour l'élaboration d'une nouvelle constitution, l'abrogation du conseil consultatif et l'amendement des lois complétant la constitution telle la loi sur les partis et l'exercice des droits politiques. Tagammu et Wafd, deux partis de l'opposition, exigent eux aussi, une nouvelle constitution. Ils envisagent d'organiser des sit-in et des  marches pour protester contre ces amendements qui  seront suivis par des élections législatives «bénéfiques seulement aux Frères musulmans et aux hommes d'affaires du parti national». «Le vote des amendements et la tenue des élections présidentielle et parlementaires dans un délai de six mois pourraient «faire avorter la Révolution et encourager le retour d'une copie modifiée du régime du président déchu Hosni Moubarak» prévient Dhayaa Rachouane, spécialiste au centre des études stratégiques et politiques «El Ahram».  Selon Amr Moussa et Mohamed El Baradei «Rapiécer» la Constitution n'est pas suffisant. Les deux candidats déclarés à  la présidence suggèrent la mise en place d'une «feuille de route claire» pour couvrir  la période de transition. «Je refuse les amendements et je vais voter contre»Â  précise Amr Moussa  plaidant pour une réduction des pouvoirs du président. L'ex-patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique  qui a appelé à  voter «non» suggère l'annulation de ce scrutin «jusqu'à ce que les choses soient plus claires». Les deux proposent à  l'Armée de promulguer une «déclaration constitutionnelle» qui garantirait les libertés générales, à  la formation d'un Conseil présidentiel de trois membres (deux civils et un militaire) dont la mission serait d'assurer une période transitoire pouvant aller  jusqu'à deux ans. «Les neuf articles amendés dont les plus importants sont la réduction du nombre de mandats consécutifs de quatre ans chacun du président de la République à  deux, l'allègement des conditions de candidature à  la magistrature suprême et  le contrôle juridique sur les élections,  s'inscrivent au titre d'une constitution provisoire dans l'attente de l'élaboration d'une nouvelle après élection d'un président» explique aux partisans du «non» Mamdouh Chahine, vice-ministre de la Défense aux affaires constitutionnelles et judiciaires,  membre du Conseil suprême des forces armées.L'armée qui ne veut pas quitter la scène politique, opte pour le bâton et la carotte.  Après avoir  évoqué son devoir de «fournir un environnement convenable pour exécuter le processus de référendum d'une manière démocratique civilisée»,  supprimé l'impopulaire Sécurité de l'Etat, elle annonce qu'elle agira par décret pour organiser la transition politique si le «non» l'emporte. «Si les amendements sont rejetés, nous serons face à  un vide législatif, qui sera comblé par un décret du Conseil suprême des forces armées» prévient Mohamed Atteya, président de la Haute commission judiciaire pour le référendum. Le printemps égyptien serait il en train de s'achever '


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