Algérie

Egypte : Lancement du processus de la 1ère présidentielle libre



L'Egypte a lancé le processus de la première élection présidentielle libre de son histoire, hier, en ouvrant les inscriptions pour le scrutin prévu en mai. Le vainqueur succédera à Hosni Moubarak, qui a démissionné sous la pression de la rue en février 2011, après 29 ans de règne autoritaire. Les principaux candidats devraient être des hommes politiques de l'époque Moubarak, d'anciens officiers de l'armée et des islamistes modérés ou radicaux. La présidentielle est fixée aux 23 et 24 mai, le résultat devant être annoncé le 21 juin. Jusqu'ici, les présidents égyptiens étaient des militaires généralement désignés par référendum. Moubarak, contraint de partir le 11 février 2011 après 18 jours de manifestations massives violemment réprimées, avait obtenu un nouveau mandat en 2005 à l'issue d'élections qui avaient officiellement mis fin à la règle du candidat unique mais avaient été largement truquées. Jugé pour son rôle dans la répression de l'insurrection, qui a fait quelque 850 morts, l'ex-raïs sera fixé début juin. La peine de mort a été requise contre lui et plusieurs de ses co-accusés. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dont les membres avaient été nommés par Moubarak et qui dirige le pays depuis sa démission, s'est engagé à transmettre le pouvoir à des autorités civiles élues après l'annonce du vainqueur de la présidentielle. Mais le mouvement révolutionnaire de la jeunesse à l'origine du soulèvement l'an dernier, qui a été balayé dans les urnes par la victoire massive des islamistes aux élections législatives de la fin 2011-début 2012, craint que les généraux ne conservent une influence déterminante même après le transfert officiel du pouvoir. Ces inquiétudes sont alimentées par de récentes informations de presse selon lesquelles le CSFA aurait négocié avec les islamistes pour désigner un "président de consensus". Les Frères musulmans, qui constituent la formation politique la plus influente et la mieux organisée, ont réfuté ces allégations. Deux des principaux candidats putatifs à la présidence, l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe et ex-ministre de Moubarak Amr Moussa, populaire dans les classes moyennes, et le général Ahmed Shafiq, ex-Premier ministre, entretiennent de très bonnes relations avec les généraux. Deux autres candidats présumés, l'islamiste ultraconservateur salafiste Hazem Abou-Ismaïl et le modéré Abdel-Moneim Abolfotoh, ont des relations plus distantes avec les militaires, dont ils pourraient tenter de réduire le rôle politique. Les jeunes révolutionnaires laïques auront peu de candidats pour les représenter, l'un des principaux avocats de la démocratie, l'ancien patron de l'agence atomique des Nations unies, Mohamed ElBaradeï, ayant renoncé à briguer la présidence en janvier, au motif qu'il était impossible de tenir des élections véritablement libres sous un régime militaire. Reste Khaled Ali, qui plaide pour les droits de l'Homme mais possède moins d'influence que Baradeï, demeure proche des Frères musulmans et dont les intentions en général restent floues.


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