Algérie

Egypte : La poudrière confessionnelle



Egypte : La poudrière confessionnelle
L'Egypte dans tous ses états tient la garde très haute pour conjurer le mauvais sort de la contestation confessionnelle. A l'approche du Noël coopte placé sous haute surveillance, le temps est aux barricades avec un déploiement massif des forces de sécurité dans les ports, les aéroports et les abords des lieux de culte. Le système de contrôle et de réglementation de la circulation automobile est à  son paroxysme. C'est que le syndrome du kamikaze et de la voiture piégée plane sur Le Caire mortifié par les événements sanglants de l'église coopte secouée par l'attentat criminel du Nouvel An. Sur Facebook, des jeunes ont même convenu de lancer l'initiative d'un «Â bouclier humain », bénie par les stars du monde du cinéma, des intellectuels et des personnalités politiques. Dans le monde, le vent de panique a déteint sur l'Occident (Allemagne, France, Pays-Bas et Grande-Bretagne, notamment) qui redoute la contagion des attentats anti-cooptes.Le malaise coopte s'incruste pernicieusement dans un pays qui vit difficilement le règne dynastique des Al Moubarak, tenaillé à  la fois par les exigences du GMO (Grand Moyen-Orient) à  l'américaine, dictant la démocratisation au forceps, et les attentes de la société égyptienne criant sa soif de changement. Après la fusillade meurtrière de Nag Hamadi du 6 janvier 2010, en Haute Egypte, où 6 cooptes ont été tués à  la sortie d'une messe, le déni confessionnel d'El Omraneya, provoqué par la mort de 2 cooptes manifestant contre l'interdiction de la construction d'une église, a conforté le sentiment d'injustice exprimé par une représentativité au rabais au parlement (3 élus sur les 508 députés). Cette situation explosive a fait dire au directeur de l'initiative égyptienne des droits de l'homme, Hossam Bahgat, que la «Â très mauvaise année » a été marquée par « une hausse sans précédent des tensions confessionnelles. » S'il exclut, à  court et à  moyen terme, le risque de libanisation, le spécialiste égyptien reconnaît toutefois qu'il y a «Â urgence à  regarder le problème en face » et qu'il «Â faut pour cela un changement d'attitude de la société comme du gouvernement.» La menace terroriste d'El Qaïda est certes réelle ; elle s'est déjà manifestée dans l'attentat commis contre la cathédrale de Baghdad (46 morts, fin octobre), et la désignation des lieux de culte coopte (l'église Saint d'Alexandrie) dans la cinquantaine des cibles programmés mais, une meilleure interprétation du fait confessionnel est de nature à  favoriser une réponse adaptée aux discriminations et aux formes d'injustice qui restent le terreau de la révolte de la minorité coopte. Cette perception est aussi le fait de la société civile égyptienne. Un forum, regroupant 120 ONG des droits de l'homme, a estimé que la «Â mauvaise gestion des tensions confessionnelles et la violence (exercée) par l'Etat créent un terrain fertile et un environnement propice pour que de tels événements se produisent. » Tout en réfutant le scénario des «Â mains étrangères », avancé par les autorités égyptiennes, les organisations humanitaires privilégient la thèse de la «Â réelle crise de confiance » qui alimente le cycle confrontationniste.L'attentat d'Alexandrie est, pour elles, « une preuve de plus du caractère erroné des affirmations du gouvernement selon lesquelles il a éradiqué le terrorisme et asséché les viviers par sa brutale politique policière. » Dans l'œil du cyclone, l'Egypte des Al Moubarak, fragilisée par la crise socio-politique, affronte l'épreuve communautaire et confessionnelle porteuse de graves dangers pour la stabilité et la paix civile. L'appel au calme du patriarche Chenouda III, la montée au créneau du muphti d'El Azhar et les mesures d'apaisement, décidées par la justice égyptienne annonçant la libération des manifestants cooptes, seront-ils suivis d'effet '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)