Egypte ' Intervention en cours de la police contre les sit-in des pro-Morsi : 30 morts

L'intervention a commencé, les Frères Musulmans parlent de massacre - ReutersL'intervention des forces de sécurité égyptienne contre les places Rabaa Al Adawiya et Nahdha a commencé mercredi matin. Des images diffusées en direct sur des chaines satellitaires montraient un déploiement des blindés et de forces de police autour de la place Nahda. Des tirs de gaz lacrymogènes étaient tirés sur les personnes rassemblées place Nahda pour les disperser. Des bulldozers ont défoncé les barricades des briques et de sables érigées par les manifestants. Selon la chaine Al Jazira, il y aurait déjà 30 morts et des dizaines de blessés. Des images de personnes blessées sont diffusées à partir de l'hôpital de campagne de Rabaa Al Adawiya. D'autres images montrent des jeunes lançant des pierres en direction des forces de l'ordre. Les deux places sont couvertes d'épais nuages de fumée. Sur la place Rabaa Al Adawiya, des cris "Allah Akbar", "Akbar" étaient lancés par les manifestants encore présents par dizaines de milliers. Le fameux chant "Allah est plus grand que l'agresseur" est diffusé par haut-parleurs. Les forces de sécurité égyptienne ont commencé à se déployer tôt le matin autour de la place Nahda, à Gizeh, à partir du pont de l'université. Des sources sécuritaires avaient annoncé auparavant le début de l'encerclement des sit-in de Rabaa Al Adawiya et de Nahda. Le ministère égyptien de l'intérieur a publié un communiqué indiquant qu'en application du mandat donné par le gouvernement au sujet des sit-in de Rabaa Al Adawiya, les forces de sécurité ont pris ce mercredi les "mesures nécessaires pour disperser les deux sit-in tout en permettant une sortie sure à ceux qui s'y trouvent". Le communiqué a désigné les sorties "sures" à travers la rue du stade pour ceux qui se trouvent à Rabaa et la rue de l'université pour ceux de Nahda. Le communiqué de l'intérieur renouvelle l'engagement à "ce qu'aucune poursuite ne sera engagée contre les contestataires hormis ceux qui font l'objet de mandat d'arrêt de la justice". Le ministère affirme par ailleurs que les "comportements irresponsables seront traités avec vigueur dans le cadre des normes de légutime défense". Le communiqué accuse les organisateurs des sit-in de menacer la "sécurité nationale et la sécurité des citoyens" et les rends d'avance "responsables de toutes complications sécuritaires et des pertes humaines".