Algérie

Egypte / Entre pro et anti-Morsi Le bras de fer se poursuit



Manifestations - Plusieurs centaines de manifestants anti-Morsi se sont rassemblés place Tahrir, ainsi qu'aux abords du palais présidentiel, où ils ont rompu le jeûne hier lors du premier vendredi du ramadan.Parallèlement, la foule a été très nombreuse, toute la journée, devant la mosquée Rabaâ al-Adawiya, où des partisans du président islamiste déchu manifestent depuis deux semaines. Le crépuscule a été marqué par des prières et la rupture du jeûne, en présence de nombreuses familles, des manifestants en profitant pour réitérer leur vive détermination. «Nous sommes là pour faire passer le message aux militaires que nous ne renoncerons pas à la légitimité», a déclaré Achraf Fangary. «Nous défendrons Morsi par notre sang», a ajouté Mohamed Yousry.
Auparavant, Coran dans une main, drapeau égyptien, mais aussi celui d'Al-Qaîda et d'autres pays arabes dans l'autre, les manifestants islamistes, venus de diverses régions, avaient déjà fustigé l'armée et réaffirmé leur allégeance à M. Morsi. «Nous resterons un mois, deux mois, et même un an ou deux s'il le faut», a lancé à la foule un haut responsable islamiste, Safwat Hegazi. Il a réitéré les exigences des Frères musulmans : «retour immédiat du premier président élu démocratiquement, tenue de législatives et création d'une commission pour la réconciliation nationale.» Le nouveau pouvoir égyptien a assuré que M. Morsi se trouvait «en lieu sûr» et était «traité dignement». Mais il n'est pas apparu en public depuis son arrestation, dans la foulée de sa destitution le 3 juillet.
Dans les rues du Caire, une seconde manifestation pro-Morsi a été organisée à proximité de l'université, où les milliers de participants avaient dressé des barricades, tandis que l'armée était présente en force, avec des blindés légers et des camions. Sur la place Tahrir, des manifestants anti-Morsi se sont retrouvés, eux aussi, par centaines, après une journée calme, devant le palais présidentiel. Ces rassemblements faisaient craindre de nouvelles violences, alors qu'une centaine de personnes sont mortes depuis que Mohamed Morsi a été renversé, accusé d'avoir trahi les idéaux de la révolte contre Hosni Moubarak, de n'avoir pas su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de sa confrérie.
De son côté, le Premier ministre de transition, Hazem Beblawi, qui poursuit ses tractations pour former un gouvernement, devait s'entretenir dès aujourd'hui avec les responsables envisagés, alors que sa composition, finalisée à 90%, sera annoncée en milieu de semaine prochaine, ont affirmé hier des sources officielles. Selon l'agence Mena, les ministres de la Défense et de l'Intérieur devraient garder leur poste.
Peuple palestinien : l'éternel otage
Les autorités égyptiennes ont refermé, hier, le point de passage de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, partiellement rouvert pendant deux jours. Des islamistes du Sinaï, région agitée qui échappe largement au contrôle des autorités du Caire, ont publiquement menacé de représailles violentes, à l'éviction le 3 juillet par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs incidents graves avaient encore eu lieu dans la péninsule du Sinaï, particulièrement instable depuis deux ans, et un policier de haut rang a été tué dans l'attaque d'un poste de contrôle. Quelques heures plus tard, sur le canal de Suez, un autre policier est décédé dans une attaque, à Ismaïlia.


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