Au grand dam de beaucoup d'Egyptiens, le pays n'a toujours pas rompu avec Hosni Moubarak et ses hommes. Preuve en est les résultats, non encore officiels, du premier tour de la présidentielle. A la surprise générale, ces derniers placent Ahmad Chafiq, un symbole du régime du Président déchu face au candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, au deuxième tour. Autant dire que les Egyptiens se retrouvent à devoir choisir entre la peste et le choléra.
C'est du moins ce qui ressort des résultats communiqués hier par la confrérie islamiste et la presse égyptienne. Avec un premier chiffre de
50 % de participation avancé à quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, le président de la commission électorale, Farouk Soltane, avait ajouté que le scrutin s'était en général déroulé de manière «calme et organisée».
La confrérie islamiste a estimé, en outre, dans la soirée, qu'au vu des «chiffres complets» du premier tour dont elle avait connaissance il était «absolument clair» que les deux hommes se retrouveraient au second, les 16 et 17 juin. Ce duel pour la présidence égyptienne n'a toutefois pas été confirmé par la commission électorale, qui doit annoncer les résultats officiels du premier tour à partir de dimanche. Les sites Internet de plusieurs journaux donnaient également en début de soirée MM. Morsi et Chafiq en tête dans un mouchoir de poche à l'issue du premier tour qui s'est tenu mercredi et jeudi. Le grand quotidien indépendant al-Masry al-Yom leur attribuait respectivement 24,9% et 24,5% des voix, suivis avec 21,1% par un candidat de la gauche nationaliste arabe, Hamdeen Sabbahi, sur la base de résultats quasi définitifs obtenus dans les centres de dépouillement. Deux candidats longtemps donnés parmi les favoris, l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, et l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh, sont donnés battus dès le premier tour. M. Aboul Foutouh a affirmé vouloir désormais faire barrage à M. Chafiq. Dès le premier tour, MM. Morsi et Chafiq sont apparus en franche opposition et leur confrontation au second tour pourrait gravement diviser le pays. L'ancien Premier ministre est abhorré par les partisans de la «révolution», pour qui son éventuelle victoire signifierait la mort de leurs idéaux. Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, il est considéré par beaucoup comme le candidat de l'ancien régime et de l'armée, au pouvoir depuis la chute du raïs. Les détracteurs de M. Morsi le considèrent pour leur part comme soumis à la confrérie et à sa vision islamique très conservatrice de la société aux dépens des intérêts du pays. Les Frères musulmans égyptiens ont affirmé hier qu'une victoire à la présidentielle d'Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, mettrait «la nation en danger». Un haut responsable de la confrérie, Essam el-Erian, a ajouté, lors d'une conférence de presse, que son mouvement voulait engager un dialogue avec les candidats éliminés au premier tour pour «sauver la révolution», en référence à la chute du régime de M. Moubarak en février dernier. Il a confirmé que le candidat des Frères, Mohammed Morsi, affronterait M. Chafiq lors du second tour de cette élection, prévu les 16 et 17 juin prochain.
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Posté Le : 26/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com