Le président égyptien élu Mohamed Morsi poursuit ses consultations avec les forces politiques pour la formation de son staff présidentiel et du nouveau gouvernement en appelant tous les courants politiques à participer à "la réconciliation nationale".
Le staff présidentiel sera composé de vice-présidents et de conseillers parmi les anciens candidats à la présidence, des personnalités représentant les Coptes, la femme et les jeunes, a-t-on annoncé. Selon des proches de Mohamed Morsi, les consultations avec les forces politiques tournent autour du nouveau chef du gouvernement et la participation des partis au gouvernement de coalition dans lequel les Frères musulmans demandent "un taux à la mesure de leur popularité".
Parmi les noms les plus cités pour diriger le prochain gouvernement Mohamed El Baradei, ancien président de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui jouit du consensus de toutes les forces politiques et aussi du soutien du conseil militaire.
Les Frères musulmans et le conseil militaire suprême étaient parvenus à un accord de principe concertant les ministères souverains. Le quotidien "El Watan" a révélé mardi que des contacts secrets ont eu lieu entre les deux parties sous le parrainage des Etats unis et la médiation de Mohamed El Baradei avant l'annonce de la victoire de Morsi.
L'accord prévoit des concessions de la part des Frères musulmans qui devront notamment confier le choix des ministères souverains au conseil militaire, ainsi que des engagements américains au profit de l'armée contre l'annulation de recours présentés par Ahmed Chafik et qui auraient fait basculer les résultats en sa faveur.
Le parti de la liberté et de la justice devrait décrocher 8 portefeuilles ministériels dans le gouvernement de coalition dont deux souverains les Affaires étrangères et les Finances, le conseil militaire se réservant le droit de choisir ceux de la Défense, l'Intérieur et la Justice. Les Frères musulmans et le conseil militaire ont également convenu de trouver une issue juridique qui annule la décision de dissolution du parlement.
Les analyses des observateurs divergent cependant quant à la capacité de Morsi à trouver un accord avec les forces politiques sur le conseil présidentiel, la formation du gouvernement de coalition et la réalisation de la "réconciliation nationale" à la lumière du double discours des Frères musulmans et de la division des partis politiques libéraux et de gauche soutenus par les coptes, les partisans de l'ancien régime d'une part et du courant islamiste avec ses différentes factions d'autre part sur la notion de "l'Etat civil", de la dissolution du parlement de la déclaration constitutionnelle complémentaire et la formation de l'Assemblée constituante.
Malgré les engagements du président élu concernant l'"Etat civil", les autres forces politiques doutent toujours de sa capacité à exercer en toute indépendance mais aussi des intentions des Frères musulmans concernant les libertés et l'autonomie des pouvoirs.
Selon les observateurs, les rapports entre le conseil militaire et les Frères musulmans sont instables voire conflictuels, ces derniers ayant un pied à la présidence et l'autre toujours dans la rue ce qui menace la stabilité.
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Posté Le : 26/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : CAIRE
Source : www.aps.dz