Incertitude - Les nouveaux affrontements entre coptes et forces de l'ordre ont relancé les craintes d'aggravation des tensions en Egypte.
L'armée, aux commandes du pays depuis février dernier, a demandé au gouvernement de «former rapidement une commission d'enquête» pour déterminer les responsabilités des événements survenus dimanche dernier et qui se sont prolongés dans la nuit.
A l'issue d'une réunion de crise, le Conseil suprême des forces armées (Csfa) a dénoncé «les efforts de certains pour détruire les piliers de l'Etat et semer le chaos». Des versions divergentes ont circulé sur ces affrontements imputés tour à tour aux manifestants coptes qui constituent la majorité des personnes décédées aux militaires et aux forces de l'ordre sur place ou encore aux provocations de «voyous».
Le patriarche copte orthodoxe, Chénouda III, a mis ces affrontements, les plus meurtriers depuis la révolte qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak sur le compte «d'inconnus infiltrés» et a dénoncé le fait que l'on puisse imputer les violences aux manifestants chrétiens. Selon un dernier bilan diffusé par la télévision d'Etat, les affrontements ont fait 25 morts et 329 blessés. Des milliers de personnes ont assisté hier lundi dans la cathédrale copte du Caire aux funérailles de 17 manifestants tués la veille, selon des images retransmises en direct par la télévision privée ONTV.
L'un des médecins légistes ayant procédé à l'autopsie, Magued Louis al-Nimr, a affirmé à l'ONTV que sur les 17 corps, 10 avaient été écrasés par des véhicules, en ajoutant que même en 1997, après l'attentat de Louxor, il n'avait pas vu des corps aussi malmenés. Des témoins ont indiqué avoir vu des véhicules de transport de troupes foncer sur les manifestants qui étaient rassemblés devant le siège de la télévision publique, dans le centre de la capitale. Le gouvernement du Premier ministre Essam Charaf, qui a estimé que le pays était «en danger», s'est réuni en urgence en début d'après-midi. Au moins 40 personnes ont été arrêtées et 25 autres étaient en cours d'interrogatoire par les services du procureur militaire.
Les autorités ont en outre annoncé l'exécution hier lundi par pendaison d'un homme condamné à mort pour le meurtre de six coptes à la sortie d'une église en janvier 2010, une information rare dans un pays où les dates des exécutions ne sont en principe pas révélées. Les violences de dimanche dernier ont eu lieu en marge d'une manifestation de coptes qui protestaient contre l'incendie d'une église dans le gouvernorat d'Assouan au sud du pays. Pour tenter de rétablir le calme, un couvre-feu a ensuite été décrété dans plusieurs quartiers du centre de la capitale de 02h 00 à 07h 00. Le Premier ministre a aussi appelé les chrétiens et musulmans «à la retenue» et à ne pas céder aux «appels à la sédition». Il avait en outre estimé que les violences étaient dues à un «complot pour éloigner l'Egypte des élections». Les premières législatives depuis le départ de Moubarak doivent se tenir à partir du 28 novembre prochain, mais leurs modalités sont parfois décriées et beaucoup redoutent qu'elles ne soient marquées par des violences.
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Posté Le : 11/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com