Algérie

« Égypte-Algérie, ce ne sera l'enfer pour personne »



« Égypte-Algérie, ce ne sera l'enfer pour personne »
La ville du Caire offrait ce vendredi un visage de fin de week-end tranquille sans toutefois déroger à sa solide réputation de mégapole étouffée par une circulation démente et complètement anarchique. Pour l'étranger qui y débarque, il n'est pas possible d'échapper au sempiternel bakchich que réclament tous ceux que vous sollicitez pour le moindre service. Le Caire (Egypte). De notre envoyé spécial Décidément, les clichés ont la peau dure. Toutefois, la fièvre du foot qui contamine actuellement Alger et toutes les grandes villes de l'Algérie, les Cairotes ne la connaissent pas vraiment. Les rues et les grandes artères que nous avons traversées ne donnent nullement à voir des signes d'engouement populaire pour la rencontre du 14 novembre. Point d'échoppes de fanions et de drapeaux à l'effigie du onze des Pharaons ni de pubs géantes avec les portraits des Aboutrika et consorts. Par simple politesse ou par souci d'éviter une polémique qui ne cesse d'enfler entre deux peuples proches, tous les Egyptiens que nous avons interrogés sur le prochain match se sont montrés plutôt tièdes. Ils préfèrent d'emblée mettre l'accent sur l'amitié algéro-égyptienne. « Nous sommes deux peuples frères et ce match n'est qu'une rencontre de football après tout », dira Mahmoud, chauffeur de taxi. Même son de cloche chez Imad qui gère une boutique de téléphones portables : « Nous attendons ce match avec impatience et nous espérons bien que l'Egypte se qualifiera, mais nous sommes deux peuples arabes et frères et cette rencontre ne doit pas dépasser ce cadre. » Imad ne manque toutefois pas de dénigrer un quotidien algérien à grand tirage qui, pour lui, a allumé le feu de la discorde en faisant dans le sensationnel et le dénigrement du pays des Pharaons. « Le Caire ne sera pas cet enfer que promettent certains journaux pour les Algériens. C'est une ville accueillante et hospitalière qui se fera un plaisir de recevoir nos frères algériens », nous dira Ali, gérant d'une boîte de communication. On comprend tout de suite que les dérapages de certains médias ont fait beaucoup de mal chez les uns comme chez les autres. Le match amical disputé jeudi contre la modeste formation de Tanzanie et gagné par un large score a réjoui plus d'un. Une victoire même contre un illustre inconnu au gotha du football africain, c'est bon pour le moral même si le but encaissé par le gardien El Hadary a laissé planer de sombres présages sur un portier qui pourrait se montrer fébrile le jour J. Aussi bien en Egypte qu'en Algérie, le moral est une bourse qui fluctue au gré des blessures des uns et des autres.Les Algériens sont suspendus aux adducteurs de Antar Yahia et les Egyptiens à ceux deAbd Rabou. Si la rue égyptienne semble plus préoccupée par ses soucis de vie quotidienne, les médias cairotes eux, en revanche, bouillonnent comme un chaudron. Particulièrement certaines chaînes de télévision dont les programmes sportifs et les talk-shows consacrés à l'événement du 14 novembre attirent des millions de téléspectateurs. Le match pour le moment se déroule par médias interposés. Dans cette guerre des nerfs où tous les coups fourrés semblent permis, il faut avouer que nos amis égyptiens ont pris une bonne longueur d'avance. Ils disposent de télévisions satellitaires qui arrosent copieusement des Algériens réduits à l'état de spectateurs passifs et obligés de subir les fanfaronnades de présentateurs télé qui recourent à l'invective, à la provocation et à la surenchère pour gonfler leur taux d'audimat. Bien entendu, quelques petites heures passées au Caire ne suffisent certainement pas à prendre la température d'une ville dantesque qui ne dort pour ainsi dire jamais. Nous n'avons pour le moment ni confirmé ni infirmé ces velléités égyptiennes de perturber les Verts par des milliers de supporters massés sur leur passage ou autour de leur hôtel, ni cette volonté supposée de faire trembler le sol sous les pieds des Fennecs par un stade surchauffé. Les Cairotes nous ont semblés plutôt sereins et plus soucieux de résoudre leurs problèmes de vie quotidienne qu'enclins à en découdre avec les Algériens. Les jours qui viennent nous en diront certainement un peu plus.


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