Algérie

Egypte : Affrontements entre policiers et manifestants au Caire


Enclenchés dans la matinée, les affrontements se sont intensifiés dans l’après-midi avec des charges de la police antiémeute, qui a fait usage de gaz lacrymogènes, tandis que des dizaines de manifestants répliquaient en lançant des projectiles.
La police s’est ensuite retirée dans les rues bordant l’emblématique place du Caire, alors que les manifestants scandaient des slogans réclamant la chute du maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA), dépositaire du pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février. Grève de la faim pour libérer les détenus Selon un responsable de la sécurité, des dizaines de personnes ont été légèrement blessées et plusieurs manifestants ont été arrêtés. De par ce sit-in, qui dure depuis plusieurs jours, les manifestants réclament que soient rapidement jugés les policiers et les dirigeants responsables des violences qui ont fait, selon des sources officielles, environ 850 morts et des milliers de blessés pendant les 18 jours de révolte. Hosni Moubarak, son ministre de l’Intérieur et des responsables de la sécurité sont actuellement jugés pour avoir ordonné aux forces de l’ordre d’ouvrir le feu sur les protestataires.      Le même jour, la candidate déclarée à l’élection présidentielle égyptienne, Bouthaina Kamel, et dont la date n’est pas encore fixée, a annoncé  avoir entamé une grève de la faim, pour réclamer notamment la libération des détenus incarcérés sur décision de tribunaux militaires. Dans un communiqué repris par l’AFP, Mme Kamel dit entamer cette grève «parce que les cellules militaires sont remplies d’hommes qui seraient mieux chez eux à élever leurs enfants ou à s’occuper de leurs parents. Parce que se voir priver de liberté est pire que ne pas avoir à manger». «Ils ont refusé l’injustice et il nous est désormais impossible de ne pas croire autant en la liberté et en la justice qu’eux», ajoute-t-elle. La candidate appelle notamment à la libération du blogueur et militant Alaa Abdelfattah, en détention provisoire depuis le 30 octobre pour avoir «incité à la violence contre les  forces armées». Il est poursuivi dans le cadre des heurts entre manifestants coptes et forces de l’ordre qui avaient fait 25 morts le 9 octobre au Caire.
D’autres militants, dont Leïla Soueif, la mère de Alaa Abdelfattah, ont entamé depuis plusieurs jours une grève de la faim pour obtenir la libération du blogueur. Notons que des dizaines de milliers de manifestants, en majorité islamistes, se sont rassemblés vendredi place Tahrir au Caire pour exiger que l’armée transfère au plus tôt le pouvoir aux civils et dénoncer un projet accusé de permettre aux militaires de garder des privilèges. La manifestation a regroupé aussi des sympathisants de formations laïques libérales ou de gauche, ainsi que des mouvements pro-démocratie à l’origine de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak en février. Des milliers de personnes ont également défilé à Alexandrie, au nord. Ces rassemblements ont été organisés dix jours avant les premières élections législatives depuis la chute de Hosni Moubarak, qui doivent débuter le 28 novembre pour s’étaler sur près de quatre mois. L’armée, qui tient les rênes du pays depuis la démission du raïs le 11 février, a promis de céder le pouvoir aux civils une fois élu un nouveau président, mais aucune date n’a encore été fixée pour cette échéance qui pourrait ne pas avoir lieu avant la fin 2012, voire 2013.  Les griefs portent également sur un projet de charte de principes constitutionnels présenté par le vice-Premier ministre, Ali Silmi, accusé de réduire les prérogatives du prochain Parlement. Le projet, au centre de querelles depuis des jours et plusieurs fois amendé, pourrait priver le Parlement du droit de contrôler le budget de l’armée, et laisserait aux militaires le dernier mot pour toute législation les concernant. Réclamée à l’origine par les groupes libéraux et laïcs, cette charte est désormais accusée de limiter la marge de manœuvre de la commission qui sera formée par le prochain Parlement pour rédiger une nouvelle Constitution.        
Malgré la présence de manifestants laïcs, ces rassemblements constituent une démonstration de force des islamistes, au premier rang desquels les Frères musulmans, à quelques jours de l’ouverture du scrutin législatif.
La manifestation intervient au lendemain de jets de pierres et de bouteilles contre une manifestation de centaines de chrétiens coptes au Caire, qui défilaient pour protester après la mort le, 9 octobre, de 25 personnes, principalement des Coptes, lors de heurts avec l’armée.
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