Algérie

Egypte Quand les généraux dérapent



Violence - Les manifestations anti-armée ont fait 12 morts et des centaines de blessés en quatre jours dans le centre du Caire.
Deux personnes ont été tuées hier à l'aube, alors que les forces de sécurité évacuaient les manifestants de la place Tahrir, haut lieu de la contestation.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l'Egypte depuis la chute en février du Président Hosni Moubarak, a affirmé que l'armée n'avait «pas eu recours à la force contre les manifestants», mais les a accusés de «chercher à détruire l'Etat». Le général Adel Emara, membre du CSFA, a ainsi affirmé qu'un «plan visant à brûler l'Assemblée du peuple avait été découvert».
Il a admis que les troupes avaient frappé une manifestante voilée dont elles ont découvert le soutien-gorge et le ventre, la traînant sur la chaussée.
La photo de cette femme, largement diffusée sur les réseaux sociaux, et qui a fait la une d'un journal dimanche, a provoqué l'indignation à travers le pays. «Oui, cela s'est passé. Mais il faut voir les circonstances de l'incident», a affirmé le général Emara aux journalistes, qui a ajouté : «Nous enquêtons, nous n'avons rien à cacher». Des ONG de défense des droits de l'Homme et des opposants ont dénoncé les propos du général à la retraite Abdelmoneim Kato, un conseiller de l'armée, qui a dit que certains à Tahrir sont «des enfants de rue qui mériteraient d'être jetés dans les incinérateurs d'Hitler». L'ancien chef de l'AIEA, Mohamed El Baradei, candidat potentiel à la présidentielle, a dénoncé un «état d'esprit dérangé et criminel», alors que le Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme les a qualifiés de propos «incitant à la haine et justifiant la violence contre les citoyens». A l'ONU, le Haut commissaire aux droits de l'Homme a condamné «la répression brutale» des manifestations. Le parquet du Caire a décidé le maintien en détention de 123 personnes arrêtées dans les heurts et la libération de 53 autres. Elles encourent des poursuites pour résistance à l'autorité, violences contre les forces de sécurité, incendie de bâtiments publics et atteinte à des propriétés publiques et privées.
Après une accalmie, des heurts ont repris hier après-midi, avec des jets de pierres et de projectiles incendiaires par-dessus un mur de blocs de pierre qui bloquait la rue où se sont concentrés les derniers affrontements, tout près de la place Tahrir. Plusieurs jeunes touchés à la tête par des projectiles ont été évacués en moto. Les affrontements avaient éclaté vendredi entre les forces de l'ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par l'armée comme Premier ministre de Kamal el- Ganzouri, qui avait déjà occupé ce poste sous Hosni Moubarak. Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire, visant en particulier le chef de l'armée et chef d'Etat de fait, le maréchal Hussein Tantaoui.


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