Algérie

EGYPTE Morsi désarme les militaires Mohamed Morsi.



Le président égyptien Mohamed Morsi assène un coup de massue (de grâce ') aux militaires du Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui lui disputaient ses prérogatives présidentielles. Dimanche, il a surpris plus d'un en signant le départ à la retraite du maréchal Tantaoui et de Sami Annan, les deux hommes forts du CSFA, et en affectant bon nombre d'officiers supérieurs membres du conseil à des occupations civiles. Une fin de cohabitation sans heurts '
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Il en voulait, Mohammed Morsi, aux militaires qui se sont accaparés la gestion de la transition politique en Egypte après la chute de Moubarak et qui lui ont taillé étroit son costume présidentiel. Il a dû patienter et faire profil bas, avant de se résoudre à repasser à l'acte. Un second essai qui semble réussir, après que le premier eut fait flop. Mohamed Morsi a en effet testé la capacité de réaction des militaires du CSFA lorsqu'il signa un décret réhabilitant le Parlement que ces mêmes militaires avaient dissous pour s'approprier le pouvoir législatif. Les militaires avaient bien manœuvré alors. Ils se sont gardés de toute impulsion, choisissant de pousser la haute cour d'Etat, une institution sous leur influence, à prononcer caduque la décision de Morsi et par conséquent de maintenir la dissolution du Parlement. Mohamed Morsi avait accusé le coup sans trop s'agiter. Il a pris son mal en patience, guettant le moment propice pour laver l'affront politique qui lui est fait. Il semble avoir bien préparé son coup, mais surtout avoir pris conseil auprès d'amitiés diplomatiques. Le coup, classique, est imparable : des mises à la retraite. Mohamed Morsi a procédé ainsi s'agissant du président du CSFA et de son adjoint, le premier étant également ministre de la Défense et le second chef d'état-major de l'armée. Et alors que Tantaoui et Annan sont «invités» à jouir de leur droit à la retraite, d'autres de leurs collègues au sein du CSFA se sont vu délivrer des affectations vers d'autres sphères d'activité. Mohamed Morsi n'a cependant pas fait les choses à moitié. En même temps que de secouer le CSFA, il s'est réapproprié le pouvoir législatif qui lui confère conséquemment la possibilité de nommer une nouvelle commission chargée de l'élaboration de la Constitution, si d'aventure la commission actuelle s'en trouverait confrontée à un blocage. La décision de Morsi est saluée par son camp, en l'occurrence le mouvement des Frères musulmans. En revanche, la presse égyptienne n'a pas tu ses craintes de voir son pouvoir muer en une dictature sans contrepoids. La communauté internationale n'a pas réagi promptement à l'événement. Sauf du côté d'Israël, où les craintes ont déjà point.


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