ÉGYPTE

Le président Abdel Fattah al-Sissi a appelé samedi les Égyptiens à faire preuve de «patience», deux jours après une gigantesque coupure de courant, affirmant que résoudre la pénurie sans précédent d'électricité nécessitait d'importantes ressources financières. L'Egypte connaît durant l'été de nombreux délestages d'électricité quotidiens, jusqu'à huit coupures tournantes par jour au Caire, en raison notamment de pics de consommation provoqués par l'usage des climatiseurs et d'une pénurie du carburant qui est nécessaire au fonctionnement des centrales. Plusieurs régions du pays et une grande partie de la capitale, qui abrite plus de 20 millions d'habitants, se sont retrouvées jeudi sans électricité durant plusieurs heures, une coupure d'ampleur inégalée ces dernières années. «Un secteur comme celui de l'électricité nécessite des financements et des investissements colossaux pour faire face à ses problèmes, a indiqué M. Sissi. «Mais nous devons savoir que c'est une question qui ne sera jamais résolue en l'espace d'un jour.» S'adressant aux Égyptiens, le président a insisté sur la nécessité de faire preuve de «patience» pour faire face à un problème «qui n'a pas été confronté depuis plusieurs années». Les crises à répétition depuis la révolte de 2011 qui a renversé l'ex-président Hosni Moubarak après 30 années au pouvoir ont fait fuir touristes et investisseurs et mis l'économie égyptienne à genoux. Une pénurie d'électricité avait poussé de nombreux Égyptiens à participer aux manifestations monstres de l'été 2013 contre le président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée. A l'époque, le gouvernement de M. Morsi s'était dit victime d'un complot des responsables de l'ancien pouvoir de M. Moubarak pour raréfier l'électricité afin d'attiser la colère contre les islamistes. Faisant allusion aux partisans de M. Morsi, M. Sissi les a accusés samedi de vouloir aggraver la crise «pour que le peuple égyptien se mette en colère». En août, le ministère de l'Intérieur avait annoncé l'arrestation de 40 partisans de M. Morsi qu'il avait accusé d'avoir mené des attaques contre des centrales électriques.