Efficacité énergétique
La tenue de la sixième édition du Forum des pays exportateurs de gaz à Doha a eu lieu dans un climat de tension qui n?a pas été sans rappeler celui qui prévalait durant les années de la guerre froide. Les résultats de la réunion qui avaient déjà été entrevus trois jours avant par la déclaration du ministre russe de l?Energie qui a évacué l?idée de création d?une entente contre les pays consommateurs ont fini par baisser la fièvre autour de l?idée de création d?une organisation des pays exportateurs de gaz, à l?image de l?Opep. Le marché du gaz étant très différent de celui du pétrole, il est quasiment impossible d?intervenir dans la production ou de la réguler sous peine de remettre en cause tout l?édifice sur lequel est basée l?industrie du gaz, à savoir les contrats à long terme qui assurent le financement des projets gaziers coûteux et difficiles à réaliser dans le temps sans la disponibilité d?un marché assuré. A la fin des années 1990, la Commission européenne avait entamé une déstabilisation de cet édifice en interdisant les contrats à long terme. Il a fallu la patience des pays producteurs et des experts avisés qui ont fait entrevoir la possibilité d?une grave pénurie de gaz en Europe vers l?horizon 2015 pour que les politiques remanient la Directive européenne. Cet épisode a amené les pays producteurs de gaz à se concerter et coordonner leur coopération à travers le Forum. A Doha, ils ont décidé d?approfondir leur coopération pour mieux maîtriser l?industrie du gaz et son évolution en créant un haut comité technique dirigé par la Russie. La configuration actuelle du marché gazier empêche de créer une sorte d?Opep du gaz. Mais les pays producteurs de gaz n?ont pas abandonné l?idée de la créer le jour où la fluidité du marché le permettra. D?ici 20 ans, peut-être plus, il sera possible de réguler la production. L?existence d?une organisation des pays exportateurs de gaz pourrait non pas défendre uniquement les intérêts des pays producteurs, elle pourrait aussi aider à l?efficacité énergétique et encourager le développement d?autres énergies alternatives et renouvelables. Car comme le pétrole, le gaz est une richesse non renouvelable même si les réserves sont plus importantes que celles du pétrole.
Posté Le : 11/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Liès Sahar
Source : www.elwatan.com