Algérie

Effet placebo



Un budget de 164 milliards de dinars, 7000 nouveaux postes budgétaires à travers le pays (dont 3400 postes pour les médecins généralistes et 1200 pour les spécialistes), et la promesse d'une prise en charge optimale des patients. Une année et demie après la mise en 'uvre de la nouvelle carte sanitaire, quel bilan tirer de la réorganisation du système de santé ' Dans la wilaya de Tizi Ouzou, on a annoncé la mise en place de 36 polycliniques et de 265 salles de soins à la faveur des mesures induites par la nouvelle réforme. 18 mois plus tard, les requêtes à travers les localités sont restées les mêmes qu'il y a de nombreuses années. Le niveau d'équipement autant que l'encadrement médical n'a pas connu d'évolution notable. Les ambulances sont restées poussives, les services spécialisés inopérants, les maternités fermées, la radiologie « sous-traitée » par le privé' Les polycliniques étaient annoncées par le gouvernement comme des unités essentielles en matière de soins médicalisés. « Elles abritent les activités de médecine générale, les soins dentaires, les consultations de base, la chirurgie générale, la médecine interne, l'obstétrique, la pédiatrie et la prévention. Elles assurent les gardes H24 et prennent en charge les urgences médico-chirurgicales.. », affirmait-on en janvier 2008.Ce sont exactement les attentes des citoyens en matière de prise en charge médicale. Cela demeure, hélas, des objectifs à la concrétisation improbable. Des polycliniques continuent de fonctionner comme de simples salles de soins, et les salles de soins ouvrent quelques heures dans la matinée pour pratiquer les injections. La « surcharge » sur les principaux hôpitaux reste aussi forte, recevant l'ensemble des cas de chirurgie générale ou d'obstétrique. L'effet escompté de la nouvelle carte sanitaire était pourtant de transférer sur les polycliniques une partie des activités d'urgence, préconisant des « lits d'observation, voire d'hospitalisation ». Elles sont rares les polycliniques où la garde médicale est assurée jour et nuit. Quant aux lits d'observation ou d'hospitalisation, cela reste une perspective assez lointaine. Les infrastructures existantes, parfois importantes, attendent toujours des aménagements, des équipements, ainsi que l'affectation de médecins. Dans la polyclinique de Souamaâ, dans la daïra de Mekla, où nous nous sommes rendus récemment, tout un étage était laissé à l'abandon. La garde médicale finissait à 16h, et l'ambulance était pareillement immobilisée. Les citoyens de la localité demandaient la réalisation d'une polyclinique, alors qu'officiellement elle existait déjà. Cela révèle le fossé entre la carte sanitaire théorique et la réalité de la couverture médicale.


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