Les importations ont baissé en février. Effet des mesures bureaucratiques
et non d'une amélioration de la performance économique du pays.
Les importations connaissent une
nette baisse. Pour le mois de février, les chiffres du Centre national de
l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS) font état d'une baisse de
20% pour les produits alimentaires, de 14% pour les médicaments et de 44,3%
pour les véhicules de tourisme. En valeur, les importations de produits
alimentaires ont couté 437 millions de dollars en février 2010, contre 546
millions de dollars en février 2009. La baisse est de 19,96%. On a ainsi
importé pour 6 millions de dollars de viande au cours de ce mois de février
contre 14 millions durant le même mois 2009. Le recul est drastique et
s'établit à 57,14%. Les chiffres fournis par le CNIS font état d'un recul aussi
important (51,97%) des importations de lait et de produits laitiers qui
s'établissent à 61 millions de dollars contre 127 millions de dollars. Pour les
sucres et sucreries, on passe de 41 millions de dollars à 29 millions de
dollars. Ces derniers produits ont connu un renchérissement sur les marchés
internationaux en 2008-2009 et sont demeurés élevés au début 2010. La facture,
qui a augmenté de 76% en 2010, connaît une baisse relativement au mois de février.
La même tendance à la baisse a été enregistrée pour les céréales, les semoules
et la farine, dont la facture s'est établie à 170 millions en février 2010,
contre 222 millions $ en février 2009, soit une baisse de 23,42%. Les légumes
secs ont baissé de 20% pour s'établir à 20 millions $; le café et le thé ont
baissé de 10% pour s'établir à 18 millions de dollars. La baisse des
importations a également touché les médicaments (-13,64%) qui ont été de 83,6
millions de dollars en février 2010, contre 96,8 millions de dollars en février
2009. La baisse la plus vertigineuse a touché les réfrigérateurs et
congélateurs en baisse de 61,24%, soit 6,2 millions de dollars contre 16,1
millions de dollars. La chute des importations de véhicules de tourisme est
également très forte (- 44,3%) pour s'établir en valeur à 93 millions de
dollars contre 167 millions de dollars en février de l'année dernière. Au cours
de ce mois, les exportations ont augmenté de 35,2% pour s'établir à 4,36
milliards de dollars alors que les importations ont baissé de 8,5% et ont
atteint 2,84 milliards de dollars.
La bonne tenue des prix
pétroliers permet ainsi de dégager un excèdent de 1,5 milliard de dollars en
février 2010, contre 122 millions de dollars en février 2009.
Crédit auto et Credoc
Les chiffres des importations de
février 2010 sont de nature à plaire au gouvernement qui, depuis juillet 2009,
mène une politique - avec des mesures contestées aux effets qui restent à
analyser - destinées à limiter les importations. Cette baisse des importations
pour positive qu'elle soit dans l'absolu n'est pas, jusqu'à preuve du
contraire, un effet de l'amélioration de la production et d'une offre locale
plus conséquente. Ce serait purement miraculeux alors qu'on ne cesse de
déplorer le fait que le pays importe tout ce qu'il consomme. En réalité, ces
baisses constatées sont l'effet mécanique des mesures de coercition prises par
le gouvernement pour brider les importations. Pour les véhicules de tourisme,
la baisse est plutôt une confirmation des effets déjà constatés de
l'interdiction du crédit automobile. Pour 2009, la baisse a approché les 24%
(269 018 véhicules importés en 2009 contre 325 315 en 2008).
S'agissant des produits
pharmaceutiques, une partie de la baisse provient de la décision du gouvernement
d'interdire l'importation des médicaments produits localement. Mais, plus
globalement, ce serait l'incidence de l'obligation du recourir au crédit
documentaire qui a exclu une kyrielle d'importateurs, souvent occasionnels. Il
n'en reste pas moins que le dispositif mis en place par le gouvernement ne
discrimine pas entre les importations destinées à la revente en l'état et les
importations d'intrants. Il a été question d'une recherche de solution pour les
producteurs mais, pour l'instant, ces derniers ne voient rien venir.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Saâdoune
Source : www.lequotidien-oran.com