Effervescence et jour de veille avant le finish

Embouteillage et entrée bloquée par des voitures stationnées de travers sur le bord de la chaussée et à même le trottoir. Pour se frayer un chemin, les automobilistes de passage, impatients, usent de leurs klaxons à leur arrivée devant la somptueuse villa qui fait office de quartier général (QG) de campagne pour Ali Benflis, le candidat indépendant et principal rival du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, à la présidentielle qui a lieu aujourd'hui même.Installé à Ben Aknoun, à proximité du siège du ministère des Finances, le centre névralgique de la campagne de Benflis est resté animé tard dans la soirée du mardi à hier. «Nous aurons le temps de nous reposer après le 17 avril», dit M. Boucetta, qui a accompagné M. Benflis à travers le territoire national en tant que responsable de la communication et de la logistique. Si au niveau des deux premiers étages du QG, les partisans de Benflis profitent d'un moment de détente autour d'un café et de limonade fraîche, au deuxième étage, la cellule de communication s'échine toujours à collecter l'information, à l'écrire avant de la diffuser via les réseaux sociaux. Malgré la fatigue apparente, les jeunes qui s'occupent de la campagne via Internet sont à l'affut de la moindre information, qu'ils diffusent ou transmettent aux responsables chargés de la communication et des relations avec la presse. Le va-et-vient entre les bureaux des responsables de campagne et le secrétariat n'a pas cessé pendant toute la soirée. Les sonneries des téléphones aussi. L'équipe qui s'occupe de la page Facebook et du compte Twitter, ainsi que du site officiel du candidat se dit fière du travail accompli depuis la campagne. «La dernière semaine de la campagne, l'audience de notre page a augmenté de 40%. Plus de 62 000 personnes ont rejoint notre page durant cette semaine», expliquent-ils en ch'ur, affirmant travailler 17 heures par jour pour occuper efficacement l'espace du débat sur la Toile. «Nous sommes confiants. On est serein», répond Mme Atika Guermat, entre deux coups de téléphone et un communiqué de presse imprimé en toute hâte. Si l'ambiance est conviviale dans les trois étages de l'immeuble, au sous-sol, où Ali Benflis a installé son centre de presse, l'effervescence des jours de campagne a laissé place au calme et aux locaux vides. Quelques chaises et tables, ainsi que les portraits d'Ali Benflis meublent encore les lieux. A la veille de l'élection, une partie de l'équipe, majoritairement jeune, a délocalisé son matériel vers un autre lieu, sis à une centaine de mètres du QG de campagne. Au 4, Rue Lakhdar Manaa, l'équipe qui aura pour mission de collecter l'information instantanément le jour du scrutin s'affaire à installer son matériel. Le même qui a servi dans le centre de presse au QG. «Nous avons tout ramené ici pour permettre à nos équipes de travailler dans le calme et pour mieux coordonner nos actions durant le jour du vote», explique Nazim Zouioueche, conseiller d'Ali Benflis et ancien P-dg de Sonatrach. Ce dernier affirme que plus de 60 000 bénévoles seront présents aujourd'hui dans les bureaux de vote pour surveiller les urnes et veiller sur les PV des opérations de dépouillement à travers tout le territoire national. «Nous ne laisserons rien au hasard pour nous assurer de la victoire de notre candidat à la présidentielle», ajoute-t-il confiant. Souvent présent au meeting d'Ali Benflis, Nourredine Bahbouh, le président de l'Union des forces démocratiques et sociales qu'il a créée en 2012, ne semble pas pressé de rentrer se reposer chez lui.Le téléphone collé à l'oreille, il passe d'un bureau à un autre à l'affut du moindre détail concernant l'élection et la situation dans les autres villes du pays. «Nous restons à l'écoute de ce qui se passe en dehors d'Alger», dit-il avant de s'éclipser. Dehors, l'incessant défilé des voitures continue à agiter le quartier qui ne semble pas prêt à retrouver son calme d'ici au moins une semaine.L. M.