Algérie

Education, un secteur malade



C'est un premier trimestre aux connotations fortement troublées qui s'achève pour les élèves du palier primaire, ainsi que leurs parents. La grève enclenchée au mois d'octobre par les enseignants du primaire est allée crescendo dans un mouvement de durcissement qui aboutit ce dimanche 1er décembre, en l'absence d'un dialogue sérieux entre la tutelle et les grévistes, au boycott des examens de fin du premier trimestre. Tout un trimestre gâché par un entêtement érigé en pédagogie dans le secteur de l'Education nationale, caractérisé également par le manque de sagesse, le « je-m'en-foutisme » et le « jusqu'au-boutisme ».Les ministres passent et repassent mais le malaise demeure entier. A chaque fois, on administre des calmants pour apaiser les tensions sans aller au fond des problèmes qui tirent vers le bas un secteur sinistré, de l'avis de tous les observateurs. La faute aux syndicats qui ne se fatiguent pas de mettre sur la table des revendications socioprofessionnelles ou à la tutelle qui tourne le dos à ces revendications qu'elle ne manque jamais de les juger, pourtant, légitimes '! D'habitude, ce sont les deux paliers du secondaire et du moyen qui souffrent de la perturbation des cours en raison des grèves endémiques de la douzaine de syndicats «représentatifs» des enseignants au niveau des deux paliers en question, mais cette nouvelle année scolaire signe une particularité avec l'entrée en lice de la Coordination nationale des enseignants du primaire.
Le palier primaire, relativement épargné jusque-là par les nombreux mouvements de grève qui secouent, donc, à longueur d'année l'école algérienne, à cause d'une absence de représentativité syndicale bien ancrée dans les rangs des enseignants du primaire, naguère partagés dans leur adhésion dans différents syndicats en exercice, se lance tête baissée dans le combat. Des membres d'anciens syndicats qui se partageaient la base des enseignants du primaire, et qui soutiennent leurs revendications, nous ont avoué qu'ils ne voyaient pas d'un bon ?il la création de ce nouveau syndicat. N'empêche, les revendications des enseignants du primaire, notamment la consécration de l'équité entre les enseignants des trois paliers de l'éducation en termes de classification et de volume horaire et de la révision des méthodologies d'enseignement soit par l'introduction de la spécialisation dans le cycle primaire pour un enseignement qualitatif aux normes internationales ou bien par la refonte du programme scolaire, sont jugées « légitimes » par le ministère de tutelle et il est nécessaire, voire urgent, de s'asseoir à la table des négociations avec le partenaire social, représentant «légitime» des grévistes, pour trouver des solutions afin de mettre fin à cette grève qui tient en otage les élèves. Surtout éviter les habituelles fuites en avant, ne pas se contenter des solutions factices, comme celle qui veut faire passer aux élèves les examens de fin du premier trimestre chez les enseignants non grévistes. D'ailleurs, la plupart parmi ces derniers refusent de jouer ce rôle échappatoire.


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