Algérie

Education: Un décret d'Ouyahia sur les salaires des enseignants



La diffusion à grande échelle hier matin au niveau des établissements scolaires tous paliers confondus de la wilaya de Constantine du décret exécutif signé par Ahmed Ouyahia, et daté du 24 février dernier, concernant le régime indemnitaire (système des primes et compensations) n'a guère eu d'incidence notable sur les syndicats de l'Education actuellement en grève. Ces derniers ont affirmé, hier, à l'issue des assemblées générales tenues dès 8 heures, vouloir «poursuivre leur mouvement avec davantage de force et de détermination, jusqu'à ce que l'on daigne en haut lieu garantir le règlement sous le sceau de l'indissociabilité des trois dossiers soumis à l'étude auprès de la commission ad-hoc».

 S'agissant du régime des indemnités, des syndicalistes du Cnapest et de l'Unpef, questionnés à propos de cette nouveauté, ne voient «dans la mouture gouvernementale qu'une simple revalorisation des cinq primes anciennes.»

 M.Abdelhafid Boucetta, coordinateur du syndicat autonome Cnapest abonde dans ce sens, en expliquant que «les primes dont parle le décret, en l'occurrence l'indemnité d'amélioration pédagogique (IAAP), la prime de rendement individuel (PRI), celle de la qualification, de la documentation et l'IEPP touchant l'expérience professionnelle, induisent en réalité une augmentation non imposable de l'ordre de 4600 DA/mois pour un professeur de l'enseignement secondaire se prévalant de 18 ans de service (6ème échelon) et pas plus de 6000 DA mensuels nets pour un enseignant en fin de carrière, classé au 12ème échelon. Sachant que c'est toujours le maintien de l'indexation de la prime de rendement dans le salaire principal (salaire de base+indemnité-Ndlr) qui permet de telles bonifications.

 Et si l'on retire cette dernière, les plus values seraient bien évidemment moins consistantes. Quoi qu'il en soit, nous nageons tous dans un flou persistant, et tant que personne n'a eu droit à une fiche de paie détaillée, un tel anachronisme persistera», dit-il.

 Justement, selon des représentants syndicaux, une circulaire d'application émanant de la part du MEN fait obligation à toutes les directions de l'Education du pays d'élaborer une fiche de paie et de la soumettre dès aujourd'hui lundi, à chaque travailleur gréviste pour appréciation, chose que fustige dores et déjà les mêmes cercles qui ne voient là que «la poursuite du mépris» affiché à leur égard.

 Sur un autre plan, M.Boucetta dénonce ce qu'il appelle «un grave précédent», en rapport notamment avec «l'organisation par l'administration interne, coûte que coûte et vaille que vaille, des compositions du 2ème trimestre en cours dans certains lycées en l'absence des enseignants attitrés, un entêtement, qui a poussé les élèves à bouder les bancs des classes et quitter les lieux.»

 S'agissant enfin des parents d'élèves, ces derniers optent «pour la carte de l'apaisement» à l'issue d'assemblées tenues entre jeudi et samedi dernier, espérant par là même «que les antagonistes puissent dégager le plus vite possible un consensus qui viendrait à décanter une situation au bord du pourrissement, même si, pour le moment, le wait and see dans lequel nous confinent les deux parties commence à peser sérieusement sur nos nerfs de plus en plus à fleur de peau».




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