Le sursaut inattendu des lycéens démontre, à juste titre, la régression dans laquelle s'enfonce le pays depuis de longues années, qui plus est, aujourd'hui coincé entre le soutien au président de la République et le soutien des prix. Spontané pour les concernés mais manipulé pour les gouvernants, le mouvement des lycéens est cette autre leçon qui vient d'être donnée aux décideurs, démontrant ainsi qu'ils manquent de perspectives, de prospectives, de visions et d'anticipations pour faire face aux nombreux dysfonctionnements qui bloquent le pays. Si le ministre de l'Education a très tôt affirmé que pour descendre dans la rue, les lycéens ont répondu à un tract signé par un certain B. Hamza, il a dû se rendre cependant compte que leurs enseignants ont eu, avant eux, à recourir à la grève et aux mouvements de protestation sans qu'il puisse leur trouver derrière un semblant de manipulation ou de soi-disant tract signé par un illustre inconnu. S'il est vrai que le pays pourrait être convoité par des officines occultes nationales et étrangères pour sa bonne position géostratégique et ses réserves naturelles, il l'est bien moins lorsqu'il s'agit de regarder son fonctionnement et sa gestion de l'intérieur. Pendant le déplacement du président à Tamanrasset, un confrère avait lancé avec une pointe d'ironie que le pays est géré comme une table de vendeur de cigarettes. Il a vu juste puisque, après lui, c'est un haut responsable à la chefferie du gouvernement qui a repris le même exemple pour expliquer comment les décisions sont-elles prises en haut lieu. De telles affirmations ne prêtent pas au rire mais bien au désespoir. Un pays ne peut prétendre au bien-être et à une santé économique et sociale que si sa gestion répond convenablement à une règle de trois, à savoir, un système éducatif performant, une justice indépendante et un système de santé efficace. Les trois manquent affreusement à l'Algérie laissant en rade toute une société en mal de vie décente. Secouées par les fortes augmentations des prix de produits de première nécessité, les populations se sont rendues compte que le gouvernement accuse une grave panne d'idées de sauvetage.
«C'EST LA PREMIERE FOIS QU'ON DEJEUNE»
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Posté Le : 28/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com