Algérie

Education nationale : Entre grève et appel aux négociations



Tohu-bohu dans le secteur de l'Education nationale. Au moment où le ministère de tutelle ouvre une brèche pour le dialogue avec les syndicats autonomes, ces derniers menacent de renouer d'avec la protestation. Deux entités ont annoncé, d'ores et déjà, les couleurs, appelant à une grève illimitée à partir du 10 octobre. Il s'agit du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). La décision semble être irrévocable. Il faut dire que toutes les rencontres dites de réconciliation tenues jusque-là entre les deux parties (ministère/syndicats) se sont soldées sur un constat d'échec, autrement dit, aucun compromis n'a été trouvé. CONFIANCE'QUAND TU NOUS TIENS
Le constat aujourd'hui n'échappe à aucun pédagogue. La fièvre de la protestation s'empare des établissements scolaires. Les syndicats expliquent cette situation conflictuelle qui perdure par le «manque de confiance» entre le ministère et les partenaires sociaux par rapport à la prise en charge de leurs revendications. Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) estimera que cet état de fait est dû à la rupture consommée entre les syndicalistes et le ministère. «Il ne faut pas se voiler la farce, il y a un manque de confiance flagrant entre les deux parties», constatera-t-il. A quelques différences près, Messaoud Boudiba abonde dans le même sens indiquant que les enseignants ne croient plus aux promesses, jamais tenues, par le ministère. Mieux encore, selon notre interlocuteur, il y a un intervalle cruel entre les engagements du premier responsable de ce secteur et la réalité du terrain où les revendications des syndicats sont souvent laissées sur les carreaux. Les exemples, ce n'est pas ce qui manque.
Le chargé de communication du Cnapest rappellera qu'en décembre 2008, M. Benbouzid avait promis de prendre en compte les doléances des professeurs ingénieurs mais qui ne sont toujours pas satisfaites. Même traitement pour les dossiers des 'uvres sociales, médecine du travail et régime indemnitaire qui, en dépit des promesses tenues le 21 avril dernier, soulignera notre interlocuteur, demeurent toujours sans réponse concrète de la part du ministère. Rappelons que le département de Benbouzid a mis en place, récemment, une commission ad-hoc pour entamer les négociations. «Nous nous donnons un mois à 45 jours pour trouver des solutions, faute de quoi, nous recourrons à un référendum auquel participeraient les enseignants et les travailleurs du secteur», a déclaré dimanche dernier Boubekeur Benbouzid. Mais là encore, le chargé de communication du Cnapest estimera que le ministère veut simplement gagner du temps.De son côté, Mohamed Salem Sadali, secrétaire général du Syndicat de l'éducation et de la formation (Satef) indiquera que cet état de fait qui a tendance à se répéter chaque année est la résultante «d'un faux dialogue» initié par le ministre qui, à ses dires, n'a aucune intention de régler les problèmes d'une manière définitive. Selon lui, certains syndicats jouent le jeu du ministre en couvrant ses décisions prises d'une manière unilatérale.
ELÈVES'EN OTAGES
Salah Amar Yahia, de l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger (UPEWA), n'arrive pas à comprendre le bras de fer opposant le ministre aux syndicats autonomes le qualifiant «d'injustifié». «C'est toujours les mêmes questions qui reviennent chaque année. Nous avons l'impression que rien ne se fait à même de résoudre définitivement les problèmes», dira-t-il. Et d'ajouter que c'est toujours les élèves qui vont payer les pots cassés en cas de grève. Notre interlocuteur n'a pas manqué de souligner que la situation sur le plan pédagogique n'est guère meilleure. Il citera, pour étayer ses dires, l'épineuse question des classes pléthoriques, manque du transport scolaire et surcharge du programme. L'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger se réunira ce samedi pour renouveler ses instances mais aussi pour débattre des problèmes qui sévissent dans le secteur.


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