A l'approche de la fin de l'année scolaire, les milieux des ensei gnants
et des fonctionnaires de l'éducation nationale connaissent un début
d'effervescence. Les enseignants contractuels ont observé hier en milieu de
matinée, un sit-in devant le siège de la chefferie du gouvernement. Ces
instituteurs dont le nombre est évalué à près de 3.000 salariés, selon une
source syndicale, exercent dans les trois paliers, primaire, moyen et
secondaire, et sont tous affiliés au syndicat SNAPAP. Depuis une année, ils
cherchent à obtenir des contrats de recrutement de type CDI (contrat à durée
indéterminée) et militent pour une « permanisation » au même titre que leurs
autres collègues. Après avoir scandé leurs revendications, et perturbé la
circulation automobile pendant près d'une demi-heure devant le bâtiment du
Premier ministère, ces enseignants en colère ont désigné des représentants
qu'ils ont chargé de transmettre aux services de M. Ahmed Ouyahia une
plate-forme de revendications. L'essentiel de ce document porte sur une demande
de reconnaissance de leurs droits d'exercer « avec les mêmes avantages » que
les autres enseignants. Pour rappel, les contractuels sont pour la plupart
issus de filières universitaires qui ne les destinaient pas forcément à
l'enseignement. Il s'agit d'éducateurs venus des instituts universitaires dont
la vocation n'est pas de former des enseignants mais des psychologues, des
ingénieurs, ou encore, des journalistes… Ils ont été recrutés par l'éducation
nationale sous le coup du besoin mais également, a précisé un enseignant
manifestant hier, pour « leurs compétences et leurs aptitudes à garantir un
enseignement de bon niveau » aux élèves. En attendant que les services du
Premier ministre examinent leurs revendications, ils insistent pour dire qu'ils
« n'abandonneront pas » jusqu'à la prise en compte de leurs droits par le
gouvernement.
LES CORPS COMMUNS EN DEBRAYAGE
Par ailleurs, les salariés dits des «corps communs» de l'éducation
nationale ont entamé hier un mouvement de protestation de trois jours
renouvelables. Ces salariés composés d'agents de sécurité, d'hygiène, et
d'auxiliaires au sein des écoles et établissements scolaires du pays,
revendiquent un statut analogue à celui des enseignants et souhaitent de
meilleures conditions sociales et professionnelles. Affiliés au syndicat UNPEF,
ils revendiquent entre autres le réexamen de leur régime indemnitaire et une
prime de risque, explique un des fonctionnaires en grève, « qui soit relative à
la montée de l'insécurité dans certains établissements » de la République.
Alors que leur mouvement devrait être rejoint aujourd'hui par l'ensemble des
«encartés UNPEF », enseignants et autres, l'évaluation qu'ils ont fait, hier,
de leur première journée de débrayage leur semble positive.
Une source proche du syndicat a avancé un taux de plus de 50% de suivi
avec des pics notables enregistrés dans la wilaya de Ouargla, 70%, et Tlemcen,
90%. Le ministère de l'éducation nationale, injoignable, hier, n'a, pour
l'instant, fourni aucun chiffre sur le mouvement.
LE CLA PROTESTE
De son côté, le conseil des Lycées d'Alger (CLA) organise le lundi 16
avril une journée de protestation pour dénoncer ce qu'il appelle dans un
communiqué rendu public hier matin, « les calculs politiques » du ministre de
l'éducation nationale. Le CLA reproche à M.Benbouzid d'avoir « écourté »
délibérément l'année pédagogique et d'avoir «sacrifié plusieurs semaines de
cours» en raison du calendrier électoral des législatives pour lequel,
ajoute-t-il, des aménagements plus judicieux étaient possibles. Le ministre de
l'éducation nationale, précise une source du CLA, a affirmé qu' en septembre
dernier, l'année pédagogique allait comprendre 35 semaines. A la fin,
conclut-il, il n'en est rien et les élèves, surtout ceux en classes d'examen,
se retrouvent privés d'une partie « encore importante » du programme. A noter
que la journée du 16 avril est commémorative de « youm el ilm ».
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kader Hannachi
Source : www.lequotidien-oran.com