Les enseignants affiliés au Cnapest ont observé, hier, une journée de
grève et des sit-in devant les directions régionales de neuf wilayas. Il s'agit
de Boumerdès, Tizi-Ouzou, Bouira, Relizane, Constantine, M'sila, Béjaïa, Skikda
et Tlemcen.
Selon le chargé de communication Messaoud Boudiba, que nous avons
contacté par téléphone: «les wilayas d'Aïn Defla, Oran, Alger, Mostaganem et
Saïda tiendront leurs conseils, samedi prochain, pour engager une action
similaire». Il nous a indiqué que «d'autres wilayas sont également sur le point
de tenir leurs conseils et pourraient rejoindre la protesta».
Pour notre interlocuteur «les
rapports de la base sont très pessimistes et certains concluent carrément à
aller vers une grève illimitée». Le responsable syndical a révélé qu'à la
wilaya de Boumerdes où le rassemblement a duré plus de trois heures devant la
direction de l'Education, les protestataires ont voulu adresser une lettre au
ministre de tutelle, dans laquelle, ils dénoncent les atteintes aux libertés syndicales,
la marginalisation des syndicalistes et le mépris des enseignants». Et
d'ajouter que «la directrice de l'Education a refusé de prendre cette lettre et
de la transmettre à Benbouzid» Pour Boudiba «le ministère est en train de
resserrer l'étau sur les syndicalistes et les enseignants grévistes, il y a une
instruction du ministre qui réfute le droit aux enseignants de tenir leurs
réunions et leurs assemblées générales, le moindre regroupement attise la
suspicion». Les enseignants grévistes de Constantine ont carrément décidé de ne
pas «transcrire les notes du 2e trimestre sur les bulletins des élèves du
secondaire», ajoute-t-il. Pour rappel, le retour à la protestation est motivée
par la nouvelle instruction de Boubekeur Benbouzid, notifiant aux directeurs de
l'Education d'effectuer des ponctions sur salaires de 9 jours de ce mois
d'avril après avoir défalqué 5 jours du mois de mars, une décision jugée
arbitraire par les contestataires qui brandissent de nouveau, l'exigence de
régler les dossiers inhérents au régime indemnitaire, les Å“uvres sociales ainsi
que la médecine du travail, non encore résolus. Les syndicalistes à Béjaïa ont
coordonné avec ceux de l'Unpef et ont appelé dans un communiqué à «la
promulgation immédiate du régime indemnitaire des corps communs et ouvriers
professionnels, le respect des libertés syndicales, la prise en charge des
situations financières et administratives pendantes et enfin au gel de la
commission de wilaya des Å“uvres sociales de l'Education qui est gérée
abusivement par un seul syndicat, alors qu'il est loin d'être représentatif».
Messaoud Boudiba a vivement critiqué la réponse du ministre quant au motif du
débrayage du Cnapest, hier, déclarant que «le ministre fait dans la
désinformation». Benbouzid a estimé que «les enseignants contestataires ont
fait référence à des textes réglementaires obsolètes», en soulignant que «les
grévistes mettaient en avant, la circulaire interministérielle fixant les
modalités de la retenue sur rémunération des journées de grève, datant du 12
mars 1991, alors que celle-ci a été abrogée par une circulaire
interministérielle du 25 novembre 1998, laquelle a été abrogée à son tour par
la circulaire interministérielle du 5 octobre 2005, signée conjointement par le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et le directeur
général de la Fonction publique. Toutefois, toutes les circulaires citées font
référence à la loi n°90-02 du 6 février 1990, relative à la prévention et au
règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de
grève». Le chargé de communication du Cnapest explique que «les ponctions selon
cette loi devaient être négociées, or ce qui arrive c'est que le ministre abuse
de son autorité et foule au pied nos droits élémentaires».
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Posté Le : 15/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moufida R
Source : www.lequotidien-oran.com