Algérie

Education: Le BAC 2017 sous haute surveillance



Education: Le BAC 2017 sous haute surveillance
C'est aujourd'hui, dimanche 11 juin, que l'examen le plus populaire en Algérie, le Baccalauréat, débute à travers les quelque 2.518 centres d'examen, avec de grands espoirs pour que cette année, il ne sera pas entaché de fraude généralisée, comme cela avait été le cas pour le BAC 2016.C'est, du moins, le v?u de tous, dont le ministère de l'Education nationale, qui a mis en place, cette année, un dispositif «sécuritaire» draconien pour empêcher toute fraude ou fuite des sujets, un des casse-têtes pour la sécurisation de cet examen, de fin de cycle scolaire. Dans un message, à la veille du BAC 2017, aux parents d'élèves, aux personnels d'encadrement et aux candidats, la ministre a insisté sur les valeurs morales de cet examen.Aux parents d'élèves, elle a recommandé qu'ils «transmettent (à leurs enfants) que la vie est une morale de conduite», aux personnels d'encadrement dans les salles d'examen pour «qu'il n'y ait pas de place aux dépassements, pour assurer la transparence dans le déroulement de l'examen et assurer l'égalité des chances». Aux candidats, elle a souligné que «l'avenir est entre vos mains» et que «l'usage abusif des outils numériques exposera certains d'entre vous aux sanctions réglementaires», les appelant, en outre, à «se méfier des manipulations par rapport aux sujets proposés» sur les réseaux sociaux. La ministre a lancé un appel pour «un front contre la médiocrité et la triche.» Cette année, ils seront ainsi, exactement, 761.701 candidats à postuler pour le BAC, dans l'ensemble des filières d'examen. Par rapport au BAC 2016, le nombre de candidats est cependant en baisse de 56.817.Sur le total des candidats, ils sont 491.298 scolarisés et 270.403 candidats libres, soit 35,50 %. Comme chaque année, ce sont les candidats dans les filières dites littéraires et sociales qui sont le plus nombreux, avec un taux de 54%, contre 6,76 % pour la filière Technique mathématiques, ou celle Mathématiques, avec seulement 2,94% des candidats. Pour autant, ce que les parents d'élèves comme les responsables du ministère de l'Education nationale redoutent, c'est bien une fraude généralisée avec une fuite des sujets, via les réseaux sociaux. Cette année, il n'y aura pas, comme cela avait été observé en 2016, une «coupure» de l'Internet, avec un verrouillage des OTT (Over the top), et des réseaux sociaux, assure-t-on au ministère de l'Education nationale. Mais, le risque est grand que cette année, encore, cet examen national soit marqué par des fuites de sujets généralisées.La ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit est, sur ce point, catégorique: tout a été mis en place pour qu'il n'y ait pas de fraude, et que cet examen se déroule, dans de bonnes conditions. Pour cela, le ministère et les services de sécurité ont mis le paquet pour sécuriser l'examen. Elle a expliqué, mercredi, à la radio nationale que face à l'éventualité, toujours plausible, d'une fuite, cette année encore, des sujets, que la sécurisation est opérée d'abord au niveau de l'ONEC (Office national des examens et concours), qui prépare et protège les sujets. «On a eu les moyens financiers pour remettre à niveau l'ONEC, et aujourd'hui, il est aux normes», a-t-elle dit, assurant qu' «il y a eu un protocole très pointu et la collaboration des services de sécurité pour sécuriser cet examen». En outre, elle a affirmé, toujours concernant la fraude, que «nous avons envisagé tous les scénarii et pris toutes les dispositions nécessaires pour empêcher les fuites ou la triche.Du point de vue du protocole, tout est établi, reste la problématique de sa mise en ?uvre.» Mais, ces précautions ne vaudront pas grand-chose lorsqu'au niveau des salles d'examen, il y a des connivences. Mais, cette année, le ministère de l'Education nationale cible plus particulièrement, les parents des candidats et le corps de l'encadrement pour «qu'il n'y ait pas de fuite dans l'usage des outils numériques.» C'est la ministre, en personne, qui l'affirme, car il y a ce risque de l'encadrement des salles d'examen par rapport à l'usage des outils numériques (smartphones, tablettes,...), un risque pas, totalement, écarté du reste, même si des brouilleurs ont été installés dans les centres d'examen.Des dispositions particulières ont été prises, d'autre part, pour assurer un bon déroulement de cet examen, en particulier sur le volet de sa sécurisation. «Toutes les mesures ont été prises pour le BAC. Cette année, il y a une excellente coordination, à tous les niveaux. Il y a un effort important pour que ces examens puissent donner de bons résultats», affirme la ministre de l'Education nationale. Mais, par rapport à ce qui s'est passé lors du BAC 2016, un événement inouï, qui avait même obligé le gouvernement à tenir un conseil d'urgence pour décider d'une session de rattrapage, beaucoup y avaient vu une tentative manifeste de décrédibiliser cet examen, mais surtout déstabiliser le secteur de l'Education nationale, dont la ministre.C'est un peu dans cette atmosphère de la responsabilité parentale, de la moralisation et la crédibilité de cet examen que va se dérouler le BAC 2017. Car au ministère et face à la généralisation du phénomène de la fraude à presque tous les examens de fin de cycle, il est devenu patent que la crédibilité et la moralité de ces examens soient directement touchées, et de là, expliquent indirectement la médiocrité qui s'est installée dans le système éducatif national. Pour la ministre, il est certain que ces fraudes généralisées, d'année en année, sont le signe évident d'un délitement de la société algérienne et qu'elle tente de sauver l'Ecole algérienne de cette fatalité.«La problématique de la crédibilité de l'examen revient au ministère, mais la responsabilité devrait être partagée par l'ensemble de la société», souligne la ministre pour qui un appel à la société doit être fait pour «moraliser cet examen». Elle précise sa pensée: «ce n'est pas seulement l'affaire du ministère que cette moralisation du BAC, mais celle de toute la société, et la sécurité joue un rôle essentiel pour préserver la crédibilité de cet examen, mais également l'égalité des chances entre les candidats». D'où, relève-t-elle dans son dernier passage à la Radio nationale que «l'origine de la médiocrité est à rechercher dans la fraude et la triche aux examens». Constat amer de la première responsable du secteur de l'Education nationale.


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