Algérie

Education: La grève des syndicats autonomes largement suivie



Au premier jour de la grève lancée par les syndicats autonomes de l'éducation, Snapest, Cnapest, Unpef et Cla, le taux de suivi a varié entre 60 et 90% au niveau national, selon les estimations des partenaires sociaux, chacun en fonction de sa représentativité dans les établissements scolaires.

Le mot d'ordre de la grève a été largement suivi et continue malgré les nouvelles annonces du ministère de l'éducation faites à la veille du jour « j » concernant l'attribution de l'indemnité de soutien scolaire et de remédiation pédagogique avec, cette fois-ci, un effet rétroactif à partir de janvier 2008.

Une annonce qui n'a rien changé, puisque les syndicats ont maintenu leur grève, illimitée, pour la plupart. Hier, c'était une journée sans cours dans la majorité des établissements scolaires au niveau national. Les élèves ont été retenus dans leurs collèges et lycées durant les heures de cours pour être libérés ensuite. L'exception a été faite pour les enseignants vacataires qui ont refusé de faire la grève pour certains, de peur de perdre leurs emplois.

LES SYNDICATS DETERMINES A POURSUIVRE LA GREVE

Contactés hier, les différents syndicats se sont dit plus déterminés que jamais à poursuivre le mouvement de protestation, arguant que seules les assemblées générales sont habilitées à décider du maintien ou du gel de cette grève. Les partenaires sociaux ont, cependant, exprimé leur mécontentement de la façon de faire du ministère de l'Education en annonçant les nouvelles mesures prises, hier, directement aux enseignants, par le biais des chefs d'établissements et en utilisant les médias lourds, alors que les négociations se tiennent depuis le début de la rentrée scolaire avec les syndicats. Une situation que les partenaires sociaux dénoncent fermement et qualifient de défaillance de la part de la tutelle.

Le Snapest dit déplorer ces comportements du ministère, alors qu'une telle décision pouvait avoir un impact sur le mouvement de grève. Le taux de suivi de la grève a atteint hier pas moins de 70%, avec 85% à Oran. Pour le représentant du SNAPEST, M.Aous, chargé des conflits, la grève continue et des assemblées générales seront organisées à travers toutes les wilayas pour décider des suites à donner à ce mouvement. Le conseil national reste de ce fait ouvert et à l'écoute de la base. Pour le Cnapest, le taux de suivi a varié entre 60 et 95% avec 82% à Alger centre et 80 et 100% à Alger est. M.Nouar, le porte-parole de ce syndicat, a souligné que « nous avons été informés de cette nouvelle annonce, dimanche matin, lors d'une réunion avec le ministère. Pourquoi attendre la veille de la grève pour prendre une telle décision ? La grève n'a pas été décidée uniquement pour cette prime. D'autres dossiers n'ont pas encore trouvé réponse, à l'exemple de celui des Å“uvres sociales ». Le porte-parole du Cnapest a tenu à expliquer que « le fait de soumettre ce dossier au référendum est absurde et inadmissible, car, pour nous, tout est clair et net. La création de commissions nationale et de wilaya va apporter un plus à la solidarité au niveau national. La prise en charge des personnes malades serait impossible sans une solidarité à l'échelle nationale. Les commissions au niveau des établissements n'auront pas les moyens financiers pour de telles actions. Le ministère a fait du populisme en optant pour le référendum qui risque d'être un vote sanction ». Pour le Cnapest, la grève se poursuit avec aussi des assemblées générales tenues dans chaque lycée, suivies de conseils de wilayas prévus aujourd'hui. Mercredi, le Conseil national va se réunir pour trancher sur la grève. Quant à l'Unpef, le taux de suivi de la grève a été important à l'échelle nationale. A Oran, ce taux a atteint les 89%. Pour le porte-parole de ce syndicat, M.Dziri, le ministère a failli lorsqu'il s'est adressé directement aux enseignants pour annoncer la nouvelle. Il a regretté que les négociations se soient terminées sur cette fausse note. M.Dziri a affirmé, hier, la poursuite de la grève illimitée. C'est le Conseil national qui décidera de la suite.

Le ministère de l'Education nationale a annoncé dimanche une augmentation de l'indemnité de qualification des fonctionnaires du secteur et l'attribution de nouvelles en réponse aux revendications exprimées par différents syndicats. Ainsi, il a été décidé l'augmentation des taux de l'indemnité de qualification qui passent respectivement de 25 à 40% et de 30 à 45% et qui seront dorénavant calculés avec effet rétroactif, du 1er janvier 2008, sur le salaire principal et non le salaire de base, a précisé le ministère dans un communiqué. Il a également annoncé l'attribution d'une indemnité de documentation à tous les corps d'intendance avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Une attribution de deux nouvelles indemnités aux personnels de laboratoires, à savoir une indemnité de service technique de 25% du salaire principal et une indemnité de nuisance de 10% du salaire principal figurent aussi au nombre des décisions prises en faveur de ces personnels. Ces indemnités seront versées avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Le ministère a annoncé, en outre, l'attribution d'une nouvelle indemnité de 15 % du salaire principal, intitulée indemnité de soutien scolaire et de remédiation pédagogique, attribuée à tous les corps spécifiques de l'éducation nationale, qui sera versée avec effet rétroactif du 1er janvier 2008.

CLA: «DES DECISIONS POSITIVES MAIS INCOMPLETES»

Les décisions prises dimanche par le ministère de l'Education nationale, en réponse aux revendications des syndicats du secteur, sont « positives » mais « incomplètes », affirme Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Selon lui, les plus importantes revendications n'ont pas été prises en compte. Pour lui, la réponse du ministère de l'Education contient « un acquis » et des « réparations d'injustices ». Mais pour le CLA, la hausse de l'indemnité de qualification est insuffisante. « Nous voulons qu'elle soit portée à 50% ». Les principales revendications du CLA dépassent la compétence du secteur de l'Education nationale. Selon M. Achour, la valeur des salaires de la fonction publique est portée essentiellement « par les primes et les indemnités ». D'où la revendication du CLA de « revaloriser le point indiciaire à 200 dinars contre 45 actuellement ». Les deux autres revendications concernent « la révision du statut particulier de l'Education nationale » qui « dépend de l'amendement du statut général de la fonction publique », ainsi que « l'octroi de la retraite après 25 ans de service ».

A Constantine, la direction de l'éducation a avancé un taux de suivi de 24,74 %. Le Cnapest, le Snapest et le SNTE se sont montrés unanimes pour dire que l'activité dans les trois paliers a été proche du zéro au cours de la matinée du premier jour.

Dans les autres wilayas, notamment à Sidi Bel Abbès, la direction de l'éducation avance un suivi de 16,77% dans les écoles primaires, 44,94% dans le cycle moyen et 68,03% dans les lycées, soit un taux global de 34,41%.Le Cnapest, le Snapest et l'Unpef avancent, quant à eux, des taux allant de 70% à 100%. A Bouira, le taux de suivi de la grève dans les lycées a atteint les 91,27%, selon le coordinateur de wilaya du Cnapest, M. Zoubir Messaoudi. Ce dernier dira que sur les 44 lycées de la wilaya 42 ont débrayé. Adrar a, de son côté, enregistré un taux de suivi de 90% au niveau des trois paliers. Enfin, à Relizane, selon le Cnapest et l'Unpef, un taux de 85,28% a été enregistré dans les trois paliers.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)