Algérie

Education: La Coordination des lycées techniques et technicums écrit aux candidats à la présidentielle


Ne voyant rien venir de la part du ministère de l'Education nationale depuis l'adoption il y a près de 3 ans de la loi sur l'orientation de l'éducation nationale par les deux chambres du Parlement, la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT) revient à la charge en interpellant les 6 candidats à la magistrature suprême du pays.

Dans une lettre adressée aux postulants au palais d'El-Mouradia, ladite Coordination revient notamment sur les répercussions engendrées par la restructuration de l'enseignement technique et les propositions qu'elle a formulées en vue de le réhabiliter. Les enseignants rappellent que depuis cette mesure, ils ont alerté la tutelle sur les dangers encourus et qui se sont avérés fondés avec notamment la disparition de 50% des filières techniques, autrement dit les 6 spécialités, à savoir fabrication mécanique, électronique, électrotechnique, bâtiment et travaux publics, chimie et techniques de comptabilité. Parallèlement, cette disposition a causé, selon la CNLTT, «une décharge de 50% du volume horaire des savoirs techniques ainsi qu'une sous-utilisation de 80% de l'encadrement technique, une réduction de l'offre pédagogique et enfin une baisse du nombre des options au baccalauréat.»

De ce fait et selon les auteurs de la correspondance, la mission des lycées techniques et technicums a été affaiblie et dénaturée, au moment où l'argument avancé par les initiateurs était de lutter contre l'échec scolaire. Or, cette optique ne constitue, selon la CNLTT, qu'une «forme dissimulée de démantèlement de l'enseignement technique et qui survient à l'heure où le gouvernement revient sur la nécessité d'une nouvelle stratégie industrielle». Pour la Coordination, l'ouverture d'un débat autour de la prise en charge des revendications qu'elle a mis en avant n'a reçu aucun écho favorable. Le département ministériel de Boubekeur Benbouzid a, lors de son annonce de la mesure, pris en considération la question du sureffectif. Cependant, cette question, selon la CNLTT, est demeurée entière étant donné qu'elle est une fuite en avant car elle est détachée de la réalité scolaire, d'où l'impossibilité de concrétiser la disposition. «Effectivement et comme prévu, rien n'a été fait. On a du mal à orienter les élèves vers la seule filière, à savoir techniques mathématiques du fait de la faiblesse du niveau des élèves en mathématiques et physique». Résultats : «des enseignants sans emploi du temps ou exerçant selon un horaire très réduit, des enseignants contraints arbitrairement à changer de spécialités sans avoir suivi un stage de recyclage pour l'enseignement des mathématiques, la physique ou l'informatique». Mais le pire est de s'attendre à ce que cette filière risque de disparaître, car devenue «orpheline», ce qui sera synonyme de la mort d'un pan entier du système éducatif, notent encore les rédacteurs de la lettre.

Ces derniers rappellent par ailleurs que le projet initié conjointement par les deux ministères de l'Education nationale et de la Formation professionnelle portant sur l'enseignement professionnel est resté lettre morte. La CNLTT considère que «se défaire d'un système de formation avec autant de facilité et prétendre opter pour un modèle performant n'existant même pas à l'état embryonnaire n'est qu'une volonté réelle d'enterrer à jamais cet enseignement technique du système éducatif et dont on n'a pas suffisamment tiré profit». Les enseignants du technique, tout en qualifiant les solutions de la tutelle de «hasardeuses reflétant un certain amateurisme irresponsable et aventurisme aléatoire, réitèrent leurs deux propositions, à l'occasion de la campagne électorale, afin, disent-ils, de sauver l'enseignement technique. La CNLTT préconise de maintenir à l'identique la branche techniques mathématiques telle que prévue par la réforme du système éducatif de 2004 avec ses 5 options, à savoir génie électrique, génie mécanique, génie civil, génie des procédés et gestion économique ainsi que la réintroduction des 6 filières citées précédemment. La seconde proposition consiste en la préservation de l'organigramme de la nouvelle restructuration de l'enseignement technique avec cependant des modifications en profondeur du contenu de la matière technologie en la remplaçant par un ensemble de matières techniques aussi bien théoriques que techniques dans la finalité de permettre à l'élève d'acquérir une bonne formation de base. Techniquement, il s'agit de revenir à un volume horaire moyen en technologie de 15 heures, de réintroduire les travaux en ateliers et laboratoires et enfin le retour vers les contenus théoriques négligés.


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