Des directeurs des établissements scolaires du moyen dans la wilaya de Béjaïa ont observé mercredi dernier un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation pour protester contre le prolongement de la politique d'austérité qui complique leur tâche.Leur association de wilaya (ADEMWB) a appuyé le rassemblement par une déclaration où elle rappelle la revendication d'une «école publique de qualité». Une qualité qui ne va pas sans les dotations financières qu'il faut. «Décidément, la tutelle est résolue à poursuivre sa politique d'austérité à travers les restrictions budgétaires imposées aux établissements scolaires pour la troisième année consécutive. Ces mesures viennent assurément asséner le coup de grâce à une école publique en proie à divers problèmes», écrit l'Association.
En effet, des CEM fonctionnent avec des budgets dérisoires qui ont été réduits de moitié, voire plus, dont ceux ne dépassant pas les 700 000 DA l'année. Cette somme est absorbée essentiellement par le payement des dettes. Des collèges n'ont même pas de quoi s'acheter des rames de papier ou évacuer leurs déchets. Il arrive que les parents d'élèves soient sollicités pour mettre la main à la poche. Au CEM base 7 de Sidi Ahmed, dans la ville de Béjaïa, on est allés jusqu'à demander à des élèves de participer à acheter une corbeille qui a été détériorée par certains de leurs camarades.
S'étant réduit comme une peau de chagrin, le budget de fonctionnement de ces établissements devient de plus en plus insignifiant. «En effet, ce désengagement sans cesse croissant des pouvoirs publics s'inscrit aux antipodes de l'esprit des textes de loi en vigueur (Constitution, loi d'orientation de l'éducation?), et va à contresens de l'aspiration pour une école publique de qualité», constate, amèrement, l'ADEMWB. L'association interpelle la tutelle sur une situation subie depuis au moins trois ans.
Elle «prend à témoin l'opinion publique et impute l'entière responsabilité à la tutelle quant aux conséquences de ces mesures d'austérité sur le fonctionnement des établissements scolaires, et particulièrement sur les conditions de scolarité de nos enfants». Ces restrictions ne sont pas décriées par les seuls directeurs, puisque les parents d'élèves y voient aussi une atteinte au droit à l'égalité des chances dans la scolarité.
L'Union de wilaya des parents d'élèves considère, dans une déclaration, que cette restriction budgétaire «est d'une extrême gravité». Se solidarisant avec les directeurs frondeurs, l'Union dit ne pas devoir «se taire face à cette situation qui met en péril toutes les conditions nécessaires pédagogiques et matérielles pour un enseignement de qualité».
Elle dénonce ce qu'elle voit comme une «forme de privatisation de l'école à petit pas» et appelle «les forces sociales (syndicats, associations des parents d'élèves) à se battre contre cette offensive qui menace l'avenir de l'éducation nationale et la cohésion sociale».
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Posté Le : 19/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Medjedoub
Source : www.elwatan.com