Algérie

Education: Des «ajustements» en attendant la réforme


Le ministère de l'Education nationale a annoncé le mode d'évaluation pédagogique et le système de passage dans les trois paliers, avec des ajustements ayant concerné beaucoup plus les élèves du primaire pour l'année scolaire 2023/2024.Le département d'Abdelhakim Belaabed est revenu au passage automatique à la deuxième année du primaire pour tout élève ayant poursuivi régulièrement ses cours en première année. «Ce n'est pas une nouveauté», nous dira Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), contacté hier. Il précise que les redoublements sont rares à l'école notamment en première année primaire, «d'ailleurs 2% seulement des élèves n'accèdent pas au collège après 5 années passées au primaire».
Le problème de la déperdition scolaire est beaucoup plus important, dit-il, au collège, lors du passage au lycée. Le nombre annuel d'exclus de l'école enregistré ces dernières années est effarant. «Sur plus de 5 millions d'élèves du cycle primaire, plus d'un (1) million d'élèves seulement accèdent à l'enseignement secondaire, si on se réfère aux chiffres officiels émanant du ministère de l'Education», souligne-t-il. En précisant que plusieurs facteurs sont derrière cette déperdition d'où la nécessité de revoir les programmes, les méthodes d'enseignement et l'évaluation pédagogique durant tout le cursus scolaire de l'enfant.
Le ministère a mis l'accent justement sur le processus d'évaluation pédagogique notamment à l'école primaire. Les modèles d'évaluation pédagogique sont adoptés à travers l'évaluation continue, qui est une évaluation qui se déroule parallèlement au processus d'apprentissage. Elle vise à valoriser l'effort de l'apprenant, quelles que soient sa nature et sa forme. Cela concerne uniquement les langues et les mathématiques. Sans parler des examens trimestriels, un examen écrit pour chacune des matières au stade de l'enseignement primaire.
Pour M. Amoura, «ce sont des ajustements qui sont nécessaires», mais, dit-il, «l'idéal pour ne pas dire l'urgence demeure dans la nécessité d'une réforme ou d'une refonte radicale du système scolaire». «Il faut revoir les programmes, les méthodes d'enseignement, la formation des enseignants et surtout redonner l'autorité pédagogique à l'enseignant. Cette refonte doit être élaborée selon notre situation et les moyens dont on dispose», argumente notre interlocuteur.
Pour ce qui est de la note relative à l'organisation d'un seul devoir écrit dans les matières essentielles au lieu de deux pour les collégiens, le SG du Satef a affirmé que cet ajustement n'est pas dans l'intérêt de l'élève. «Parfois pour des raisons ou d'autres, les élèves ratent ou ne travaillent pas bien lors du premier devoir, mais ils se rattrapent lors du deuxième, une chance supplémentaire pour l'élève de corriger ce qu'il a raté dans le premier devoir. Je pense que la tutelle a supprimé un devoir écrit, par rapport au temps, la rentrée scolaire a été retardée».
C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé au «Quotidien d'Oran» Ferhat Chabekh, secrétaire général de la Fédération des travailleurs de l'éducation (FTE), qui précise que la suppression d'un devoir prive le collégien d'une occasion pour se ressaisir.
Contacté par nos soins, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a affirmé que toute évaluation pédagogique quelle que soit sa nature, notamment dans le primaire et au collège, doit répondre à un objectif bien précis. C'est de pouvoir détecter les lacunes et les difficultés d'apprentissage auxquelles sont confrontés les élèves, pour justement les corriger et y remédier en temps opportun.
Pour rappel, le ministre de l'Education avait appelé, lors des préparatifs de la rentrée scolaire 2023-2024, à l'élaboration d'un programme de traitement pédagogique des lacunes des élèves au niveau des cycles primaire et moyen, en étroite coordination entre l'inspection générale, le Conseil national des programmes (CNP) et la direction générale de l'enseignement.
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