Algérie

Education: Cours de soutien, entre chantage et démission



Absence de la tutelle, démission des parents et manque de conscience chez certains enseignants ont été pointés du doigt au cours de l'émission «Forum de la radio» diffusé, hier, sur les ondes de la radio régionale de Constantine, qui avait pour thème le phénomène des cours parallèles de soutien à l'enseignement scolaire dans tous les paliers, phénomène qui se développe à une allure vertigineuse, qui, dit-on, «est devenu un créneau juteux pour une certaine catégorie de gens et d'enseignants sans scrupules».

En l'absence des acteurs principaux, en l'occurrence la direction de l'Education, invitée mais qui n'a pas participé ou désigné un représentant, d'élèves et d'enseignants, le débat sur le plateau a été mené par les représentants de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya, ceux du syndicat des enseignants (SNTE) affilié à l'UGTA ainsi que des journalistes.

Interrogés auparavant par la radio pour la préparation de cette émission, des élèves du secondaire, filles et garçons, ont été unanimes à dénoncer dans l'enregistrement diffusé «les pratiques irresponsables, et pour le moins condamnables de certains enseignants, heureusement peu nombreux, qui s'adonnent à la tricherie, voire au chantage, vis-à-vis d'eux pour les pousser, disent-ils, à fréquenter les cours payants qu'ils dispensent en parallèle». Toujours selon l'enregistrement diffusé en direct, cette pratique est souvent exercée, toujours d'après les révélations faites par les élèves, «dans des locaux de fortune insalubres (arrière-salles de restaurants, des garages, des locaux lugubres, etc.)». Un élève n'hésitera pas d'ailleurs à dénoncer son enseignant qui, dira-t-il, «ne fait aucun effort pour nous faciliter la compréhension des cours qu'il dispense, surtout dans les matières scientifiques comme la physique et la chimie, et quand on lui demande des explications il nous répond que, pour pouvoir comprendre, il faut s'inscrire dans les cours de soutien qu'il donne en dehors de l'établissement. Sinon cela se répercutera négativement sur la notation !». Une autre élève avouera que l'enseignante qui leur assure des cours à son domicile «ne prend pas son travail au sérieux et enseigne pendant les travaux ménagers». Aussi, certains des participants se sont prononcés «pour l'interdiction de ce phénomène», d'autres ont pointé du doigt les associations des parents d'élèves qui, à leur avis, «ne font rien pour dénoncer ou essayer d'endiguer le phénomène».

Interpellés, les représentants de la fédération se sont contentés de dire «qu'ils ne possèdent pas l'autorité officielle pour intervenir» mais ont appelé à «la mobilisation de tous les secteurs pour combattre le phénomène». Un autre proposa de sensibiliser ces quelques enseignants et «les dissuader d'abandonner ce système qui prend en otage nos enfants». Mais les participants, tout en soulignant «qu'il faut faire la distinction entre les cours de soutien dispensés dans les établissements publics par les enseignants sous l'égide des chefs d'établissements, donc contrôlés, et ceux dispensés en dehors et qui échappent à tout contrôle», ont déploré tout autant la démission des parents qui ne jouent pas leur rôle et regretté que la plupart de ces derniers ont recours à cet enseignement non officiel, soit par snobisme, soit seulement par mimétisme envers leurs voisins. D'autre part, le manque de contrôle de la tutelle ainsi que l'absence de comités pédagogiques au niveau des établissements du secondaire et du primaire n'ont pas échappé aux critiques.




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