Algérie


Edito
Le tout professionnel, stratégie prônée par la Fédération algérienne de football (FAF) depuis une dizaine d'années, a atteint ses limites. Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent et contestent cette option qui a produit des ravages au plan local.Depuis que la fédération a mis le cap sur le produit de l'école française au détriment de celui du terroir, une forme de démission totale et absolue s'est instaurée au niveau des acteurs du ballon rond. Les deux qualifications successives à la Coupe du monde 2010 et 2014 ont crédibilisé ce choix aux yeux de ceux pour qui seul le résultat compte. Cette orientation est mortelle, à terme, pour le football algérien. Les conséquences sont palpables.Plus personne ne croit au travail à la base et sur le long terme. La facilité qui consiste à se tourner exclusivement vers le produit de la formation de l'école française est loin d'être la solution idoine. Elle est le poison mortel qui achèvera le football algérien. Les deux options (travail de fond à la base associé à l'apport de joueurs formés à l'étranger) ne sont pas antinomiques.L'Algérie l'a vérifié au début des années 1980 lorsque les dirigeants de l'époque sont allés chercher à l'étranger des footballeurs algériens nés et formés en France (Dahleb, Djadaoui, Kourichi, Mansouri, Maroc, Chebel?) qui ont grandement contribué aux belles performances des Verts à l'époque.Depuis le début des années 2000, l'Algérie s'est engouffrée dans la voie tracée principalement par le Cameroun et le Nigeria qui ont misé sur l'apport de joueurs formés à l'étranger pour asseoir leur domination sur le football continental et collectionner les qualifications et performances dans les grands rendez-vous internationaux (Coupe du monde, Jeux olympiques).L'Algérie n'a fait que copier cette option qui, il faut le dire, a été encouragée par le chef d'Etat hilmself qui a lâché un jour au président de la FAF : «S'il faut faire venir deux équipes de l'étranger pour aller en Coupe du monde, il ne faut pas hésiter à le faire.» Cet ordre a été suivi à la lettre et sans faille. Le moment est venu d'observer une halte, de tirer les enseignements de cette expérience et recentrer le débat.L'avenir du football algérien réside dans la capacité de ses dirigeants et responsables à mettre en place un vrai programme de formation et de développement tourné vers les jeunes et les petites catégories qui sont les seuls à même de pérenniser le football algérien sur les cimes du football continental. L'épisode Nabil Fekir doit inciter les responsables du sport roi à revoir leurs calculs en profondeur.Dans le cas contraire, il faudra baisser le rideau, dissoudre tous les clubs algériens, renvoyer des milliers d'enfants chez eux, fermer les stades et... verser les subventions aux centres de formation français pour qu'ils produisent du talent qui alimentera la sélection nationale.




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