Sarkozy président: trois victoires en une
Le taux de participation historique des élections présidentielles de 2007, rarement atteint dans l’Hexagone, montre à l’évidence l’importance des enjeux politiques et socio-économiques d’une France qui, à droite comme à gauche, veut rompre les liens avec l’immobilisme d’une élite ne parvenant pas à la hisser à son rang prétendu dans la nouvelle Europe et avec le reste du monde, d’une part, et d’autre part, avec une conception de l’Etat «vache à traire» qui a favorisé depuis des décennies les rentiers politiques, les démagogues de la facilité ainsi que les populistes qui n’ont de programme que les slogans.
En votant majoritairement pour Sarkozy, les Français montrent à l’évidence qu’ils ont choisi une vision, un programme et une compétence susceptibles de matérialiser leur vœu de renouveau. C’est la fin d’une époque et le commencement d’une autre qui va bouleverser le paysage politique ressenti jusqu’alors comme facteur de blocage. Cette victoire aux élections présidentielles de Sarkozy est triple. C’est indéniablement le président des cinq prochaines années qui a su vaincre l’extrémisme de droite et contribuer à faire reculer les prétentions de cette petite France, xénophobe, raciste et nationale chauviniste, au nom de laquelle Le Pen tentait de mettre en danger l’historique France des droits de l’Homme, de l’égalité, de la fraternité et de la liberté. Le discours du nouveau locataire de l’Elysée sur la question de l’émigration, de la nationalité française, même s’il est choquant, ne relève pas de la stratégie, mais d’une tactique électorale que les urnes ont confirmée. Cette première victoire porte dans son sillage une double victoire qui, elle, consiste à se débarrasser de ce qui est négatifs dans l’héritage de Mai 68 dans sa prise en charge des problèmes économiques et sociaux de la France des démunis. Elle aura fort probablement comme conséquence de disloquer et d’affaiblir le bloc de gauche dont les leaders n’ont pu rassembler leurs troupes qu’autour de la candidate Ségolène Royal qui s’est montrée imprécise, vacillante et incapable de se hisser à la stature de femme d’Etat capable de représenter une majorité française et préserver toute la collectivité dans ses droits et devoirs citoyens. Cette deuxième victoire aura quasiment comme conséquence de reconfigurer le paysage politique à l’avenir en deux forces majeures, celle qui regrouperait le centre-gauche incarné dans le passé par Rocard et aujourd’hui par Strauss-Kahn d’un PS dont le glas a sonné, et d’un centre-droit incarné par Bayrou d’une démocratie chrétienne qui tenterait de conforter son opposition et sa place par rapport à l’UMP. La troisième victoire est celle d’un Sarkozy président qui, dans sa vision d’un renouveau pour la France, a réinventé le legs gaulliste pour une France qui rompt, poliment et diplomatiquement, avec une vision uniquement atlantiste pour préserver et consolider sa place aussi dans la sphère latino-méditerranéenne.
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Posté Le : 07/05/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com