Algérie

Editions Scudo. Corses de la diaspora : L'île de beauté en ch'ur



Il s'agit ici d'une évocation de l'itinéraire et du destin de ces Corses ou personnes d'ascendance corse vivant ou ayant vécu à l'extérieur de la Corse, principalement en dehors de la France continentale. Ils composent ce réseau complexe mais passionnant de ce que l'on appelle habituellement la diaspora, concept ambigu et pourtant bien réel dans le cas de la Corse, depuis toujours.Vont défiler dans ce livre des cap-corsins partis faire fortune à Porto Rico ou au Venezuela, des militaires, des enseignants, des administratifs, des hommes d'affaires, des diplomates? Les lecteurs les suivront au Soudan, en Bolivie, au Mexique, à Madagascar, en Bosnie-Herzégovine, à Mayotte, en Afrique du Sud, à Taïwan, au Japon, en Chine, au Maroc, en Algérie?
Ils racontent leur histoire à l'intérieur de la grande histoire. Dans son désir de renaissance et de recherche d'un élan nouveau à la suite de décennies d'abandon ou de crise, la Corse cherche de plus en plus à réunir les communautés restées dans l'île et celles qui en sont parties momentanément, pour construire un destin commun qui dépasse les séparations douloureuses du passé. Ils s'appellent Charles Balesi, Mati Ben-Avraham (Matthieu Paoli), Jean-Jacques Beucler, Michel Bruneau, Jean Chalvidant, Hervé Cheuzeville, Mireille Fayret, Fabien Flori, Arlette Francioni, Corinne Massoni, Mariline Mariani Playfair, Ghjuvanvitu Orazzi, Patrick Ottomani, Didier Pierrat-Agostini, Edmond Simeoni, Marie-Angèle Stefanaggi, Catherine Timotei, Enrique Vivoni-Farage, Catherine Zimmer-Lorenzi. Et ils son épris de la Corse.
«A Alger, j'y ai déjà bien des souvenirs marquants» Jean-Jacques Beucler, directeur actuel de l'Institut français d'Alger, est un Corse et fier de l'être : «La Corse ne m'a pas été donnée à la naissance. Il s'en est pourtant fallu de peu. C'est à l'âge de cinq ans qu'elle m'a pris au c?ur.
En cet été 1958, nous venions de débarquer à Ajaccio et tout m'a plu, tout de suite : la douceur alanguie de la ville?» Telle est la déclaration d'amour à l'Ile de beauté. Dans l'ouvrage Corses de la diaspora, Jean-Jacques Beucler observe des haltes, insulaires ou terra firma, émaillant son périple professionnel. Antananarivo (Madagascar), Bogota (Colombie), Mexico (Mexique), Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), Casablanca (Maroc), Madrid (Espagne)? et à Alger, dirigeant l'IF d'Alger où Jean-Jacques Beucler a déjà des souvenirs inoubliables. «Nous voici aujourd'hui à Alger.
L'Institut français dont j'assure la direction est plus qu'un centre culturel, c'est une institution. Ma mission ici n'est pas terminée, mais j'y ai déjà bien des souvenirs marquants. Parmi ceux-là, le récital dans la basilique de Notre-Dame d'Afrique, sur les hauteurs de la ville, du groupe polyphonique A Filetta que j'avais eu le plaisir d'accueillir à Casablanca, ou encore les concerts tout récents de Cali et Marc Lavoine, dont les chansons étaient reprises en ch?ur par le public.
En juin dernier, le jeune cinéma algérien a été fêté à Ajaccio et nous avons organisé à Alger une semaine corse : conférence sur la littérature et l'édition dans l'île, le cinéma pour couronner le tout, récital à Notre- Dame d'Afrique du trio de polyphonies féminines Soledonna.»
En guise de conclusion, Jean-Jacques Beucler cite Rabelais : «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme» et Montaigne : «Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine.» Et ponctue avec : «Il faut voyager, dit encore Montaigne dans le premier livre des Essais, pour frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui.»
Corses de la diaspora/
Editions Scudo/ 260 pages


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