Algérie

Édition Terre d’exil, dernier roman d’Akli Derouaz



Édition Terre d’exil, dernier roman d’Akli Derouaz
L’homme, très modeste et courtois, ressemble aux personnages de son roman, mais il s’émancipe grâce à l’arme de la plume qui est entre ses doigts. En lisant Terre d’exil, on a l’impression que l’auteur suit ses personnages qui lui font découvrir différentes situations et époques. Le périple de Mokrane (personnage principal) commence à l’Indépendance. Le début du chemin se confond avec le rêve d’un pays à construire après une guerre atroce. Le rêve se confond aussi avec l’exil, car l’auteur va suivre son personnage sur les terres d’exil. L’exil, ce destin des kabyles s’accrochant à leur peau comme une malchance ou, paradoxalement, une chance de s’émanciper de ses malheurs. Pour revenir à l’auteur, Akli Derouaz est écrivain mais aussi artiste. Il a vécu la période où l’Algérie était un projet à construire et un rêve à suivre. Faute de pouvoir construire ce projet, Akli a suivi le rêve jusque dans l’exil. Il l’a trimbalé dans plusieurs pays européens avant de s’installer en France. Actuellement, il vit entre les deux rives. Ces jours-ci, Akli vit plus en Algérie, à Afir, Boudjima son village natal. Il s’occupe de ses livres mais redécouvre les membres de sa famille, essentiellement les jeunes générations. Akli est un personnage attachant avec une sincérité qui déborde de sa petite voix. Il a le don d’écrire mais il a aussi le don de raconter ses livres avec des paroles très fortes. A l’écouter parler de ses personnages, on a l’impression de cheminer entre les lignes de ses romans. Akli va par-ci par-là signer des ventes dédicaces. Une autre façon, pour lui, de porter, discrètement, le regard sur les gens qui peuplent actuellement son pays rêvé dans sa jeunesse. Malgré l’exil, il aime profondément son pays. Pour lui, l’Algérie est le premier amour de tous les jeunes de sa génération. L’Algérie, bien qu’il critique plusieurs de ces facettes, reste son rêve, son projet et son objet à toujours construire et reconstruire. De ses paroles distillées avec sagesse et émotion à la fois, Akli laisse transparaître comme un goût d’inachevé, d’un rêve interrompue. Un rêve interrompu mais qui se poursuit dans son univers romanesque. Enfin, le lecteur constate avec plaisir l’impossibilité de lire ce dernier roman d’Akli Derouaz sans les précédents. Et c’est ce qui fait le charme d’une œuvre en perpétuelle reconstruction.



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