Algérie

Edition africaine



Difficulté - En raison du manque de moyens financiers, l'édition africaine peine à s'imposer comme telle.«Le manque de financement sanctionne l'édition africaine. Cela entrave le développement du marché du livre en Afrique», estime Mballa Elanga, un éditeur camerounais.
«Et quand un éditeur, censé être un acteur indépendant, reçoit des subventions du secteur étatique, cela conduit, dans certains cas, à l'autocensure», explique-t-il, et de souligner : «Nous sommes dans un véritable cercle vicieux dont on peine à se défaire.»
Pour Marcelin Vounda Etoa, un autre éditeur camerounais, l'autre problématique qui touche l'édition africaine est la formation : «Il y a très peu d'éditeurs formés, parce qu'en réalité, éditer ne veut pas dire donner seulement la forme à un ouvrage. Il faut lire le texte et le corriger.» Et d'ajouter : «Il y a en fait très peu d'éditeurs capables de juger un livre.»
Même la diffusion connaît des entraves. «La diffusion reste très difficile, car elle dépend des infrastructures disponibles. Chez nous au Cameroun, comme partout en Afrique, les infrastructures viennent à manquer, et le peu qui existe ne peut suffire à promouvoir le livre à travers le pays, ou sur tout le continent et même à l'étranger», dira Marcelin Vounda Etoa. Ce dernier soulève un autre problème lié à la chaîne du livre, à savoir l'impression.
«Déjà, au niveau de l'imprimerie, nous ne sommes pas tout à fait à la pointe de la technologie. Ce qui engendre des livres de qualité moyenne.»
Il y aussi le coût de l'impression qui pose un réel problème. «Comme le papier est taxé au niveau de la douane, l'imprimeur facture sa prestation en tenant compte des taxes payées en amont. Celles-ci se répercutent aussitôt sur le prix du livre, qui, en fin de chaîne, coûte cher», déplore Marcelin Vounda Etoa, relevant le pouvoir d'achat limité dans les pays africains.
Tout cela nuit alors au marché du livre et sa promotion est quasi impossible.
«La promotion coûte cher, et, quand on a un petit budget, investir dans la promotion donne l'impression d'aller directement à la ruine», déplore-t-il.
Toutefois, les nouvelles technologies, à l'instar de l'Internet et des réseaux sociaux, aident les éditeurs africains à faire connaître leur produit livresque.
Pour sa part, Mballa Elanga préfère agir à la traditionnelle. Autrement dit, «faire un travail de fond», c'est-à-dire «organiser des ateliers d'animation dans les écoles».
«Il faut aller directement chez les lecteurs et créer le besoin chez les gens. Il est nécessaire de créer la demande chez le lecteur pour que l'éditeur survive.»
Il faut créer un réseau de diffusion commun à tous les éditeurs africains et ce, pour une meilleure promotion du livre. Cela aide à mieux faire circuler le livre d'un pays à l'autre. Il y a également la coédition ? ou le rachat des droits d'auteur pour rééditer un livre. Celle-ci permet de mieux faire connaître la littérature africaine à tous les lecteurs africains et du livre en conséquence.


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