Vente-dédicace de «Mejnoun» de Bouziane Benachour
Le siège de la maison d’édition Dar El Gharb devait abriter, jeudi en soirée, une séance de vente-dédicace de «Mejnoun», le dernier roman de l’écrivain Bouziane Benachour.
La spacieuse librairie, qui servira de salle de conférences pour la présentation de l’ouvrage, s’avèrera trop exigu pour contenir le nombreux public qui s’était déplacé pour jouir du sentiment de fierté qu’offre l’acquisition d’un ouvrage fraîchement édité et estampillé d’une dédicace de l’auteur et d’assister au débat autour de sa présentation. Une fois encore, l’auteur de «Fusils d’Octobre» ne faillira pas ainsi à la singulière tradition qu’il s’est autorisé en conviant, chaque année au mois de ramadan avec une étonnante constance, ses fidèles lecteurs à la vente-dédicaces d’un nouvel ouvrage. C’est à l’universitaire Saïfi Benziane qu’a échu une fois encore, comme lors de l’inauguration, il y a quelques jours, des rencontres littéraires à l’espace Bélux, la charge de présenter le roman. Une présentation qui s’avèrera très prolixe et consistera en une longue et fastidieuse lecture de larges extraits de l’ouvrage. Lui succédant, Bouziane Benachour se montrera plus pondéré dans son intervention en axant son propos sur sa double aventure littéraire, précédée par une longue carrière dans le journalisme et marquée par une longue expérience dans l’écriture dramatique, ponctuée par neuf pièces théâtrales et deux essais, et l’écriture romanesque, expérience plus récente mais qui compte déjà à son actif quelque six romans. Il parlera du choix de ses personnages, humbles et marginaux, et également de l’acte d’écrire qui requiert de la persévérance, assimilant la fièvre de l’écriture à l’ardeur d’un forgeron qui s’acharne à l’ouvrage. Au cours du débat qui suivra la présentation de «Mejnoun», Bouziane Benachour livrera quelques clés pour décrypter son dernier roman, qui relate l’histoire d’une star de la radio qui décide de se condamner au mutisme pour se convertir en serveur dans un bar, parce que quelquefois «les paroles n’ont plus de sens». L’auteur fera parler, par procuration, son personnage central par l’entremise d’un sculpteur d’épitaphes. Beaucoup verront dans cette métaphore la démission de la classe intellectuelle dans le débat social. L’écriture de «Mejnoun» se démarque de la sobriété des romans précédents par un souci d’esthétique et l’intrusion, chose nouvelle dans son œuvre, de la sexualité, un choix délibéré de l’auteur qui se refusera au passage le prétentieux qualificatif de briseur de tabous. Sur le plan de l’écriture, Bouziane Benachour confessera qu’il a résolument, à travers ce roman, choisi de se donner du plaisir en tentant d’apprivoiser la langue de Molière en la truffant d’audacieuses métaphores et d’adages du terroir. Une nouvelle tentative de Bouziane Benachour qui incite à la lecture.
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G. Morad
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Posté Le : 13/09/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com