Algérie

Ecrivains publics francophones, une génération en voie de disparition



Ecrivains publics francophones, une génération en voie de disparition
Les écrivains publics des temps passés sont de plus en plus rares. De nos jours, c'est plutôt une denrée rare.Si rare qu'il est difficile de tomber sur de satisfaisants états de service qui conviennent aux demandeurs. Certes, nous sommes en plein dans l'ère de l'arabisation qui induit «l'extermination» des compétences francophones. Au grand dam des générations actuelles, il ne reste désormais que peu ou prou d'intellectuels maîtrisant la langue de Voltaire.A l'abri d'un parapluie, ou, dans une simple bicoque, l'écrivain public d'autrefois s'affaire sans coup férir. A l'aide de sa simple machine à écrire, il rédige de nombreuses requêtes et demandes de ses clients.Ces derniers sont souvent contents de la prestation de service et reviennent requérir d'autres interventions. Toutes les personnes âgées que nous avons interrogées affirment que «durant les années 1950 à 1970, à Chelghoum Laïd, il y avait tout au plus 1 à 2 écrivains publics rédigeant dans la langue de Molière. Leurs activités s'étalent jusqu'aux régions limitrophes, puisque de nombreuses personnes viennent les solliciter, surtout, durant la journée du souk hebdomadaire. Sur de simples bancs aménagés, les clients patientent des heures avant de se voir servis. Les écrivains qui activaient pendant la période coloniale sont (sans jeu de mots) des gens qui maîtrisent à la perfection la langue française et leurs écrits sont de véritables modèles à suivre.Outre la qualité de leur rédaction, leur redevance était jugée très acceptable. Selon des parents octogénaires consultés, il y avait également, au moins, un écrivain qui se déplaçait d'une cité à l'autre pour prendre en charge d'éventuels clients».Et d'ajouter : «Une petite tablette en bandoulière et la machine à écrire portée dans un sac en cuir et leur affaire est réglée». «En somme, il n'était aucunement gêné de s'installer là où bon lui semblait dès qu'il était sollicité», nous fait-on savoir.Nos interlocuteurs nous précisent, entre autres, que la gent féminine était exclue de l'accès dans le local de l'écrivain public, qu'il fut installé dans une boutique ou sur le bord de la route. Les usages et les coutumes étaient ce qu'ils étaient, au besoin, cette tâche incombait à l'un de ses parents de sexe masculin.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)