Algérie

Ecrits politiques, théâtre, poésie et nouvelles



Ecrits politiques, théâtre, poésie et nouvelles
Mohamed Boudia : ?uvres, écrits politiques, théâtre, poésie et nouvelles (1962-1973), un ouvrage qui vient d'être édité à Paris, se veut l'un les premiers jalons d'une biographie politique du militant et révolutionnaire algérien, assassiné par le Mossad le 28 juin 1973 à Paris.Le livre de 310 pages (Premiers Matins de Novembre Editions) est le fruit d'un travail de recherche minutieux de plusieurs personnes sur le parcours de Mohamed Boudia, qui a vécu à l'intersection de la culture populaire et de l'action militante, entre la Guerre de Libération algérienne et la révolution palestinienne en Europe.
Ayant longtemps vécu dans la clandestinité, jusqu'à sa mort à l'âge de 41 ans, la vie de Mohamed Boudia est revisitée à travers cet homme de théâtre et de culture, militant pour l'indépendance de l'Algérie, écrivain, journaliste pour avoir été le fondateur de Novembre, revue culturelle, et le quotidien Alger ce soir, militant de la révolution arabe et de la cause palestinienne. En plus des témoignages de ses proches, dont son fils Rachid, son ami Djilali Bencheikh et le premier éditeur de ses pièces de théâtre, Nils Andersson, l'ouvrage offre à ses lecteurs tous les écrits politiques et culturels de celui qui a été directeur, en 1963, du Théâtre national algérien (TNA), avec Mustapha Kateb. «La cause de l'Algérie, de son peuple, était la sienne, celle de la Palestine, des peuples opprimés était devenue aussi la sienne», a témoigné dans la préface du livre Nils Andersson.
Pour cet éditeur en Suisse, né à Lausanne, et expulsé en 1966 par les autorités helvétiques après avoir édité plusieurs écrits favorables à la cause algérienne, rien ne pouvait fléchir cet enfant de Soustara (Casbah d'Alger) tant que «le rayon de la culture, le rayon de la fraternité sont interceptés par rangées de matériel d'acier, de tanks et de bombes, de canons et d'avions, des rangées de cadavres, des rangées de machines à torturer, des rangées de fil de fer barbelés surmontés de miradors et des rangées de murs qui croient emprisonner l'idée». Son fils, Rachid, né en 1963, a tenté de dresser un portrait de son père, dont il a commencé à se souvenir réellement à partir de 1968.
C'est le témoignage d'un enfant qui ne voyait pas très souvent un père absorbé par ses activités culturelles, en tant qu'administrateur en 1967 du Théâtre de l'Ouest parisien, et militant de la cause palestinienne. «Les vingt-quatre heures d'une journée paraissaient bien timides pour étancher sa soif artistique», a-t-il écrit sur son père qui s'éclipsait avec cette simplicité et cette discrétion qui sied aux hommes de talent et de valeur. Les auteurs de ce livre, un excellent recueil documentaire, ont souligné qu'à travers cette histoire en antithèse de la fuite, la vie de Mohamed Boudia est remplie de départs qui furent ordres, missions, exils forcés ou tournées culturelles, mais jamais la conséquence d'une lâcheté. Une séance de présentation du livre a été organisée, signale-t-on, jeudi dernier à Paris, en présence de l'historien algérien Mohamed Harbi et de plusieurs personnes qui l'ont connu et côtoyé.


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