Algérie

Economies émergentes, peuples pauvres



C'est le cas de l'indice de pauvreté et le taux de croissance. En effet, de nombreux économistes ont déjà avancé la thèse selon laquelle, il est impératif de mesurer la croissance d'une économie donnée en fonction du développement humain et de la qualité des services offerts à  la population.
La question n'est pas moins pertinente dès lors que des pays continuent de vivre sous le joug de la pauvreté, alors qu'ils sont considérés parmi les économies émergentes. L'étude publiée par Oxfam la semaine dernière illustre parfaitement cette situation à  travers une analyse comparative entre l'Inde et le Brésil qui, «pourtant tous deux membres du BRICS (le club des économies émergentes auquel se joignent aussi la Russie, la Chine et l'Afrique du Sud), le Brésil et l'Inde sont diamétralement opposés sur la question de la faim.
Bien qu'ayant connu une croissance économique supérieure à  100% entre 1990 et 2005, l'Inde n'est pas parvenue à  faire reculer d'un iota le nombre de personnes souffrant de la faim. Ce nombre a même augmenté de 65 millions, soit presque une population d'un pays de la taille de la France.
À ce jour, une personne sur quatre souffrant de la faim vit en Inde». Dans ce pays asiatique, le plus peuplé de la planète après la Chine, de larges pans des populations sont frappés de plein fouet par la pauvreté. Le rapport précise à  cet égard qu'«en Inde, l'État a vécu une longue période de croissance inégale concentrée sur le secteur des services et les zones urbaines, malgré le fait que la majorité des personnes souffrant de la pauvreté et de la faim vivent dans les zones rurales. Si l'État avait entrepris une véritable redistribution des richesses, la faim aurait toutefois pu àªtre réduite. Malheureusement, l'Inde n'est pas parvenue à  privilégier la lutte contre la faim ni à  développer une stratégie cohérente. Des initiatives ambitieuses telles que le National Rural Employment Guarantee Act, garantissant 100 jours de travail payés aux hommes et femmes vivant en milieu rural, ou l'énorme programme de subventions des engrais n'ont pas réussi à  initier de réelles avancées, par manque d'adhésion politique et de soutien». Contrairement à  la puissance asiatique, au Brésil, malgré une croissance économique plus lente, la faim a reculé à  une vitesse incroyable, chutant de moitié entre 1992 et 2007.
Pourquoi une telle différence ' Bien sûr, de nombreux facteurs entrent en ligne de compte, mais la principale raison est l'échec de l'Etat en Inde et la réussite de l'Etat au Brésil, où un leadership politique déterminé a reçu le soutien d'un important mouvement de citoyens mené par des personnes vivant dans la pauvreté.      


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