Économie, social et agriculture Les grands chantiers lancés

Publié le 21.09.2024 dans le Quotidien l’Expression
Le président de la République a déjà commencé à «presser» le gouvernement pour lancer les réformes du second mandat.
Pas de répit pour Abdelmadjid Tebboune! Juste après avoir prêté serment, il a directement lancé les grands travaux du second mandat. Objectif: concrétiser un bon nombre d'engagements durant les 100 premiers jours de son mandat. Une symbolique importante pour chaque Président élu. Pour Tebboune, cela devrait commencer le 1er novembre prochain avec la distribution de logements, un premier pas dans les 2 millions qu'il s'est engagé à construire durant ce quinquennat. Une dynamique qu'il veut d'ores et déjà mettre en marche avec, comme ligne de mire, l'amélioration du niveau de vie des Algériens et l'attractivité économique. C'est ainsi que, comme en 2024, la loi des finances 2025 devait être orientée vers le social et l'attractivité économique. Fidèle à ses engagements, il prévoit des augmentations salariales, une revalorisation des allocations chômage et des primes de retraite... Mais ce plan social n'est pas sans risque. Conscient du danger d'une inflation incontrôlée, Tebboune veille à éviter une flambée des prix, une menace qu'il entend contrer par une gestion rigoureuse des finances publiques. Pour affirmer sa volonté de prendre les choses en main, il a présidé lui-même une réunion dédiée aux préparatifs du projet de loi de finances (PLF) 2025. Cette rencontre, «première du genre», devrait être suivie de nombreuses autres pour garantir une mise en oeuvre effective de sa vision. L'objectif est clair: faire en sorte que les réformes économiques et sociales s'articulent autour des engagements pris lors de la campagne électorale du 7 septembre 2024. Dans la continuité de son premier mandat, le président mise sur une série de grands projets pour impulser la dynamique économique du pays. Le projet Ghara Djibilet incarne cette ambition de transformation industrielle. Tebboune compte non seulement maintenir cette cadence, mais également la renforcer pour atteindre un objectif audacieux: un PIB de 400 milliards de dollars d'ici 2027.
D'autres projets avancent également à vive allure. Ainsi, il n'a pas perdu de temps pour la mise sur orbite des projets en gestation, à l'image de celui avec le pays frère et ami, le Qatar, en l'occurrence, le projet Baladna. Les choses se sont accélérées jeudi dernier. Des réunions ont eu lieu entre les parties algériennes et qataries. Toutes les entraves levées. Un mémorandum d'entente pour la fabrication de lait infantile a même été signé. Pour dire que les choses sont passées à la vitesse supérieure. Tebboune ne s'arrête pas là. Un autre chantier d'envergure qu'il souhaite mener à terme est celui de l'autosuffisance alimentaire, notamment en blé dur. D'ici fin 2025, l'Algérie devrait cesser d'importer cette céréale stratégique. Pour atteindre cet objectif, le ministre de l'Agriculture, Youcef Cherfa, a pris la tête de la campagne labours-semailles 2024-2025, avec une ambition claire: cultiver 3,069 millions d'hectares, dont 55% seront réservés au blé dur. Jeudi dernier, lors d'une réunion nationale avec les présidents des coopératives agricoles, Cherfa a détaillé les moyens déployés pour réussir cette mission. Le gouvernement a ainsi mobilisé 4,2 millions de quintaux de semences et des quantités suffisantes d'engrais. La pluie automnale ayant été au rendez-vous, les conditions semblent idéales pour viser une production de 30 millions de quintaux de blé dur cette saison. Cette autosuffisance ne s'arrêtera pas au blé, car l'orge et le maïs sont également dans le viseur, avec des objectifs fixés à 2026. La machine Tebboune est donc en marche, et à vive allure. Conscient des enjeux et de la nécessité d'agir rapidement, le Président a demandé au gouvernement de reporter sa démission pour rester dans l'action. Il ne s'agit plus simplement de gouverner, mais de diriger une véritable locomotive qui propulse l'Algérie vers une économie solide et autosuffisante. Dans cette perspective, l'agriculture jouera un rôle clé pour atteindre l'objectif d'un PIB de 400 milliards de dollars. L'Algérie victorieuse, comme la conçoit Tebboune, se construira sur des bases solides, où l'autosuffisance et les grands projets industriels seront les piliers d'une économie en plein essor. Ainsi, ce second mandat est déjà sur les rails...
Walid AÏT SAÏD