Peut-on parler
«d'intelligence économique» dans notre pays, avec tout ce que peut véhiculer ce
concept en vogue ces derniers temps, alors que notre économie dépend
principalement du seul secteur des hydrocarbures ? L'intelligence économique
peut-elle contribuer à la relance de l'économie algérienne ? Comment peut-on
amener une entreprise (publique ou privée), dont la gestion reste encore
archaïque et qui refuse même l'idée de se mettre à niveau, à se pencher sur cet
«outil de développement» basé sur l'information et son utilisation avant les
autres ?
Ce sont là
quelques questionnements soulevés hier à l'occasion d'un séminaire organisé au
siège de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (ALGEX),
auxquels des cadres et des experts nationaux et étrangers ont pris part.
«Il s'agit pour
nous de bien comprendre que l'intelligence économique (IE) peut être un outil
de développement redoutable entre les mains des entreprises et de l'Etat»,
lance d'emblée Mohamed Bacha, directeur général de l'IE, des études et de la
prospective au sein du ministère de l'Industrie et de la Promotion des
investissements. Pour ce responsable, il ne faut pas tergiverser sur les
conceptions et définitions de l'IE, mais plutôt simplifier en disant que
«l'Intelligence économique est une culture et un état d'esprit fédérateurs et
un système d'information finalisé». Mohamed Bacha, pour qui le rôle de l'Etat
dans l'accompagnement des entreprises doit être majeur, soutient que ce sont
les ressources locales qui constituent le véritable moteur de croissance.
Ainsi, poursuit-il encore, aucune véritable réforme ne peut réussir si elle
n'est pas ajustée sur des «rotules».
En tous les cas,
Hayat Kendel, docteur en veille technologique et intelligence économique et
enseignante à l'université Paul Cézanne d'Aix-Marseille III, est convaincue que
notre pays dispose d'atouts nécessaires pour relancer son économie de manière
«pertinente, efficace et efficiente». Cependant, souligne-t-elle, partant du
constat que le concept d'intelligence économique est très récent en Algérie, sa
mise en place va être confrontée à de nombreux obstacles. Parmi ces obstacles,
elle citera notamment le nombre limité de programmes de formation en
intelligence économique, la faible maîtrise des flux d'information économique,
l'absence de pôles technologiques, la non-généralisation de l'activité de
veille dans les PME et la «migration» des compétences vers l'étranger. Il faut
savoir également que d'après une étude réalisée par le Centre de recherche en
économie appliquée pour le développement (CREAD), les entreprises algériennes
n'auraient ni vision globale ni stratégie de conquête de marchés à l'extérieur
et s'effacent de plus en plus devant la concurrence étrangère qui accapare les
marchés nationaux.
Pour ce qui est de
l'intelligence économique, l'étude fait état du «peu de pratique en matière de
veille et de démarche d'intelligence économique, du fait de leur méconnaissance
de ces concepts ou du manque de prise de conscience sur leur importance dans la
performance et la compétitivité des entreprises».
«Les risques de
voir perturber la faible compétitivité des entreprises algériennes sont bien
réels et le système de production national peut à court terme être dominé par
les importateurs afin de maintenir l'Algérie dans sa position de mono
exportateur de pétrole et de gaz», a averti Mme Kendel, qui ajoute que plus
vite seront prises les décisions de sensibilisation des opérateurs algériens,
plus vite l'Algérie pourra sortir de sa position inconfortable de mono
exportateur où elle s'est enfermée depuis des années, malgré toutes les autres
richesses dont elle dispose.
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Posté Le : 20/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com