Algérie

Economie ' Environnement : quand les deux arguments s'affrontent



Potentiel - Selon le ministère de l'Energie, les réserves de gaz de schiste représentent quelque 17 000 milliards de m3, c'est-à-dire quatre fois les réserves conventionnelles (gaz naturel) actuelles du pays.
Face au déclin annoncé des réserves de gaz conventionnel et l'augmentation de la consommation locale en énergie, le choix de l'«exploration» de la voie du gaz de schiste ne s'est pas fait attendre. L'Algérie n'aurait donc, selon certains experts, d'autre alternative que de développer cette énergie fossile non conventionnelle pour sécuriser son avenir énergétique. Dès lors, la nouvelle loi sur les hydrocarbures soumise aux députés au courant de la semaine, encourage l'exploration des gaz et pétrole non conventionnels.
Mais l'impact de la production de ce gaz sur l'environnement est d'ores et déjà sur toutes les lèvres. Le professeur Chems Eddine Chitour dénonce la méthode d'exploitation. «La fracturation fragilise le sol et le sous-sol, et favorise les tremblements de terre», dit-il. «Elle mobilise d'énormes quantités d'eau et détruira durablement l'écosystème du Sahara. Injecter 15 000 m3 par puits avec un puits tous les 100 mètres, est une catastrophe pour un pays en stress hydrique», avertit-il.
Le professeur Chitour demeure, au vu de son expertise sur la question, loin d'être rassuré par les assurances données par les pouvoirs publics. Ces derniers assurant que des garde-fous protégeront l'environnement. D'autres voix pourtant montent au créneau, à l'instar de celle d'Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, qui proteste en déclarant : «L'exploitation des hydrocarbures conventionnels présente exactement les mêmes risques environnementaux.».
Ainsi, pour le porte-parole du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT), Djelloul Djoudi, qui avait pris la parole lors des débats à l'APN, l'Algérie, en tant que pays détenteur de grandes réserves de gaz de schiste, devrait exploiter cette richesse pour continuer à financer son économie. «C'est notre droit d'exploiter nos ressources énergétiques pour assurer la pérennité de l'Etat», a-t-il estimé. L'Algérie doit s'adapter aux nouvelles mutations de la scène énergétique mondiale et ne doit pas écouter «la voix des ONG (manipulées) de l'environnement, qui critiquent l'exploitation des gaz de schiste», a-t-il ajouté.


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