Algérie

Economie de marché, démocratie, c'est quoi exactement '



Il y en a qui pensent que même la démocratie n'avancera que lorsque les ressources provenant du pétrole seront épuisées et que tous les financements des services publics proviendront de la collecte des impôts. A ce moment les parlementaires commenceront à exercer leurs prérogatives constitutionnelles. Sans le débat sur la citoyenneté, sans même en préciser les contours de ce que peut être la citoyenneté, dans ses relations avec le droit, avec le devoir, avec la politique, avec l'économie, avec la propriété, il n'est guère possible de mobiliser autour de toute politique gouvernementale. Comment promouvoir la citoyenneté si l'individu n'accède pas à un toit, et s'il n'accède pas à un emploi, ceci pour un minimum. Pour ces raisons, on peut donner raison au défunt Boukhobza qui dit que lorsqu'un individu se sent exclu du système, il a tendance à vouloir détruire celui-ci. " Si je n'ai pas un emploi, qu'est-ce qui me rattache au pays ' Si je n'ai pas un toit, qu'est-ce qui me rattache au pays ' Plus grave encore quand je n'ai pas les deux". Il est vrai que très souvent s'instaure un dialogue de sourds, ou des monologues à sens unique où personne n'écoute ce que dit l'autre, chacun se plaisant à réciter sa partition puis à rentrer chez lui avec la conviction qu'il a tout dit, qu'il a eu le courage d'avoir tout dit, et qu'il ne craint personne, absolument personne, ni les hommes, ni les institutions, sauf Dieu. Le problème c'est que tous les problèmes viennent du fait que nous utilisons des concepts mais chacun met dedans le contenu explicatif qu'il veut. C'est quoi, par exemple, l'économie de marché, surtout qu'on l'évoque pour justifier l'augmentation des prix. Le plus important devrait être attendu des élus d'abord. C'est à eux de s'engager à étendre le champ de la démocratie, à réclamer que des pouvoirs soient transférés du haut vers le bas. Ni décentralisation, ni désengagement de l'Etat, c'était plutôt une large et longue tradition de centralisme étatique dont on pourrait dire qu'elle a engendré l'inhibition des acteurs locaux et freiner l'émancipation des communes. Pour s'émanciper, il aurait peut être fallu cultiver la résistance intellectuelle locale au pouvoir central en revendiquant un rapatriement d'une partie des pouvoirs de l'administration centrale vers les élus et vers également l'administration locale. Pourrons-nous dire que cette tradition a éventuellement hypothéqué pour l'avenir les capacités des élus locaux à pouvoir reprendre et entretenir l'initiative' Sans doute que cette préoccupation qui consiste à voir les élus locaux " entreprendre " n'est pas absente dans les démarches des pouvoirs publics et en particulier de celles du ministère de l'Intérieur, comme n'est pas absente également celle d'une démocratie participative en ce qui concerne la gestion des affaires locales. Le ministre de l'Iintérieur lui-même avait parlé de nouveaux textes ou de nouveaux codes faisant obligation aux élus de faire participer les citoyens. Mais, suffirait-il de textes nouveaux qui définissent les modalités de la participation des citoyens à la vie locale pour que cela soit effectif' Le blocage ne viendra pas tellement des citoyens mais des élus locaux qui ne voudraient pas avoir à partager les choix et les décisions et surtout pas les avantages et les " petites affaires ". Pour le moment, il n'est pas évident que les citoyens aient tendance à vouloir participer à la gestion des affaires locales ou à la vie locale au nom de l'intérêt général, n'ayant pas encore conscience de leur importance en tant que contribuables. Les citoyens pensent que les dépenses publiques proviennent quasiment des ressources de la vente des hydrocarbures et non pas de la collecte des impôts.


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