Algérie

Economie



Economie
Le ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa, a relativisé hier dimanche l'impact de la crise des prix du brut sur l'économie nationale qui va enregistrer à la fin de l'année une baisse de moitié des recettes d'hydrocarbures.Dans un entretien à la radio nationale, il a cependant reconnu que ‘'nous sommes dans un environnement instable, avec des économies basées sur le pétrole, et qui enregistrent un recul de leurs recettes. Il n'y a pas un pays qui ne soit touché par cette crise.'' ‘'Nous ne pouvons dire que nous sommes en crise, mais le modèle de notre économie et de notre consommation doit être changé'', a-t-il expliqué. Pour autant, ‘'nous avons une grande marge de man?uvre avec nos réserves de change que nous n'avons pas encore utilisées, et nous avons un potentiel important de matières premières'', a-t-il affirmé mais, ‘'nous devons être plus vigilants quant à nos dépenses, il faut que notre modèle économique change pour les prochaines années afin de mieux faire face à cette crise qui s'annonce'', a-t-il plaidé. Pour le ministre des Finances, l'Algérie n'est pas ‘'entrée dans une ère d'austérité, mais de rationalité des dépenses. Notre budget 2015 a dépassé les 80 milliards de dinars'', argumente-t-il, avant de préconiser une meilleure rentabilité des investissements. ‘'On doit investir plus et dépenser moins. Il faut poursuivre l'investissement'', préconise-t-il avant de rappeler que la question des subventions reste en l'état et que le gouvernement n'envisage pas pour le moment l'abandon d'une telle mesure ‘'sociale''. Mais, face à cette politique, ‘'il faut cependant intensifier les investissements et produire plus''. ‘'Le soutien (des prix) qui a un aspect social ne sera pas touché, au sens large. Mais, on ne donne pas autant de priorité au soutien des prix que d'encourager l'investissement créateur de richesses''. Selon M. Benkhalfa, l'économie algérienne doit résoudre dans les trois prochaines années la problématique des ‘'importations de produits alimentaires et pharmaceutiques par la production locale de ces produits, ce qui va réduire le soutien de l'Etat à ces produits.'' Par ailleurs, sur l'opération de bancarisation des fonds informels, il a souhaité que ‘'l'argent qui circule sur le marché parallèle rentre dans les banques et fasse profiter l'économie nationale'', même s'il a reconnu que les banques algériennes accusent un ‘'gap'' énorme en terme de bancarisation. ‘'Il est inadmissible que l'ont ait la 3 G et l'internet et que les gens circulent avec des milliards transportés dans les voitures. Il faut généraliser l'utilisation des terminaux de paiement pour les commerçants'', estime-t-il. Sur le front des monnaies, il a rectifié le tir concernant la position du dinar sur le marché des changes en indiquant que c'est le dollar qui est apprécié, et non pas une baisse du dinar. Pour inverser la tendance, il a estimé qu'il faut que ‘'l'économie soit forte et importe moins. Le dinar sera alors fort, il faut le fortifier par une économie compétitive''. Sur le marché noir des devises, il a botté en touche en estimant que la décision revient à la Banque centrale pour la légalisation de ce marché, et c'est également à la BA de répondre concernant la question de la hausse ou non de l'allocation touristique octroyée aux Algériens une fois par an. Bref, le ministre des Finances a donné l'impression qu'il n'a pas la haute main sur cette question du dinar, du marché parallèle des devises et de l'allocation touristique. C'est tout juste s'il a annoncé que les recettes fiscales vont augmenter de 8% en 2016, avec une baisse notable de l'évasion fiscale. L'ordre du jour pour le ministre des Finances est donc de lutter contre le gaspillage, la rationalité dans les dépenses, et le rétablissement de la confiance dans l'économie nationale.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)