«Tous les écologistes sont daltoniens, ils voient vert partout!» Raymond Devos
«Evidemment, je ne demanderai à personne de s'engager dans un sujet qui lui est rébarbatif. Il n'est pas obligé d'être spécialisé dans un domaine pour le traiter. Les années que vous avez passées ici vous ont appris qu'avant de commencer, il est toujours préférable de se documenter sur l'état du secteur que vous allez explorer. Notre ami Hamdane qui nous a quittés pour une retraite bien méritée nous a donné, il y a quelques années une étude sur le traitement des déchets solides dans la wilaya d'Alger. Il nous avait exécuté un tableau bien sombre de l'état de l'environnement dans lequel nous essayons de vivre. Je demanderai bien à un volontaire de se proposer pour nous refaire un état des lieux. Celui qui aura à faire ce sujet devra d'abord lire attentivement le compte-rendu de votre ancien collègue: il devra s'en imprégner afin d'utiliser le vocabulaire en usage dans le secteur de l'écologie. Il ne s'agira pas de faire un travail comparatif entre hier et aujourd'hui mais de vérifier si les promesses faites hier ont été tenues, s'il y a des progrès dans le traitement des déchets. Il faut bien sûr éviter de donner un satisfecit à l'un ou à l'autre des ministres qui se sont succédé à ce poste si délicat de la protection de l'environnement. Il faut voir si les projets de création de nouveaux centres d'enfouissement de l'ancienne équipe ont été réalisés et s'il y a un suivi dans le plan directeur de l'aménagement du territoire. Relevez le nombre et la location des décharges sauvages citées dans l'ancien reportage, si elles existent toujours ou bien s'il y en a de nouvelles. Faites un tour dans celles qui ont été fermées et constatez s'il y a des travaux de réhabilitation des sites pollués. Je vous recommande, pour vous faciliter la tâche, de vous rapprocher de ces associations écologiques qui défendent comme elles peuvent la qualité de la vie dans leur quartier. D'ailleurs, il vous suffira de parcourir quelques-unes de ces populeuses cités qui ceinturent la capitale pour évaluer le degré de pollution atteint. Il y en a qui sont des décharges à ciel ouvert. On peut se demander vraiment ce que font les APC pour pallier l'incivisme de certains de nos concitoyens qui jettent les emballages plastiques n'importe où. Vous pouvez citer l'exemple de cette vieille Américaine qui a réussi à arracher au maire de sa petite ville un arrêté prohibant les produits sous emballage plastique. Mais heureusement qu'il y a çà et là quelques rares personnes qui donnent le bon exemple: je connais un jeune retraité qui s'occupe tout seul de l'espace vert qu'il y a autour de l'immeuble où il habite. Les gens le considèrent comme un original et lui, il continue imperturbable, à nettoyer, à planter, à arroser et à tailler les arbres. Vous avez sans doute entendu parler de ces habitants qui ont défendu leur espace vert contre des spéculateurs du foncier ou contre des urbanistes dégénérés. On a beau dire, mais il faut être culotté pour imposer la construction d'un parking dans une ville envahie par le béton.
D'ailleurs, dans de nombreux villages de la Mitidja, vous pouvez entendre parler de ces espaces verts squattés par de petits affairistes qui tournent autour des APC et qui profitent de la naïveté de certains citoyens pour leur fourguer à prix d'or un arpent d'espace vert loti entre des constructions illicites, et tout cela avec comme document une simple décision administrative. Contactez aussi la brigade de police qui s'occupe de la protection de l'environnement et qui intervient chaque fois que quelqu'un essaie de squatter un espace vert. Demandez aussi quelles sont les institutions qui ont participé à l'opération «les éboueurs de la mer»...'
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Posté Le : 04/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Selim M'SILI
Source : www.lexpressiondz.com