Algérie

Ecoliers, lyc'ens Le temps de la d'brouille



Ecoliers, lyc'ens Le temps de la d'brouille
Des millions d'élèves (8 plus précisément) rejoindront l'école demain, pour beaucoup dans la joie et l'insouciance. Mais si certains sont avantagés par de bonnes vacances,de repos et de détente, d'autres auront passé un été de labeur.
Le nombre d'écoliers et de lycéens qui travaillent ne cesse d'augmenter d'année en année. Ces enfants travaillent partout, dans des restaurants, des boulangeries, des pizzerias, des marchés, des parkings et autres commerces.
Certains sont employés en tant que man'uvres dans des chantiers en pleine capitale malgré les grandes chaleurs du mois d'août. «Mon cousin Fayçal est en terminale. Il travaille dans un chantier à Tixeraïne depuis le début du ramadan», nous révèle un jeune d'Alger. Les enfants sont également employés dans des garages de mécanique, de lavage... Certaines filles sont employées aussi en tant que petites bonnes dans des foyers. «Je pense que cela n'est un secret pour personne, je connais une jeune fille qui prend en charge une personne âgée qui habite seule, pour répondre aux besoins de la rentrée scolaire», nous confie Fatma de Birkhadem. Karim, en troisième année moyenne à Bouira, témoigne : «Je travaille dans l'artisanat. J'aide mon oncle dans la fabrication et la vente les bijoux en argent depuis le début des vacances».
Quant à Hocine de Zeralda, en classe de terminale, il nous dit : «Je monte les parasols à Palm Beach durant chaque saison estivale, je suis un habitué du coin et en contrepartie je gagne de l'argent pour acheter les articles scolaires mais aussi pour couvrir le reste des frais de la rentrée». Rencontré dans une boulangerie d'Alger-Centre, Nabil, en 2e année secondaire, nous révèle : «Je travaille ici depuis deux mois pour avoir quelques sous en poche». Même propos d'un jeune dans une pizzeria en face de la Grande-Poste. Au marché Ferhat-Bousaâd (ex-Messonier), ils sont un groupe de jeunes étudiants qui vendent des légumes et fruits. «Je suis en mastère I, spécialité économie hydrocarbures, à la fac de Boumerdès», nous dit Rafik, vendeur de persil et de coriandre et autres herbes. «J'ai payé la location de cette table à 12 000 DA et je compte faire un bénéfice pour éviter de demander de l'argent à mon père qui perçoit une faible rente».
- Interrogée sur la question, la sociologue Nassera Merah nous dit : «Le travail des enfants est interdit par la loi». Et d'ajouter : «Si ce sont des jeunes universitaires de plus de 17 ans qui bricolent pour payer leur extras, ce n'est pas un drame, mais pour d'autres jeunes vendeurs dans la rue ,c'est grave ! Les filles qui vendent de l'eau, de la galette aux bords des autoroutes au su et au vu de tout le monde sont menacées de viol et de kidnapping ! Où est l'Etat '» s'indigne-t-elle. «L'Etat doit sévir pour le respect et l'application de la loi. Le travail nuit à la santé et à l'éducation de l'enfant. Ce n'est pas normal qu'il gère son propre commerce comme un véritable adulte alors qu'il ne dépasse même pas 15 ans !» commente, pour sa part, Yamina Houhou, enseignante à la fac de droit. Elle poursuit : «Sur le plan éducation, il n'a aucune vie et il n'a aucune ambition autre que de devenir un commerçant. Sur le plan santé, ils sont nombreux à courir un danger en ramassant des déchets(...) de voir leurs colonnes vertébrales se courber de par le poids porté chaque jour, gros cageots, bois et la liste est longue... Les raisons ' Certains sont poussés par leurs parents, d'autres veulent être plus indépendants. Il faut contrôler ces enfants qui risquent d'utiliser cet argent pour s'adonner au tabac ou, pire, à la drogue !» a-t-elle averti.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)