Algérie

Ecoles préparatoires aux grandes écoles, c'est parti !



S'adressant à un amphi bondé d'étudiants impatients d'entamer l'année universitaire, Monsieur Abbou, directeur de l'Ecole préparatoire aux grandes écoles des Sciences Economiques et des Sciences de la Gestion, a signalé le nombre d'admis aux deux écoles préparatoires, présentées comme formant un «pôle d'excellence».

 Ils sont 422 étudiants officiellement inscrits à l'école d'Economie et de Gestion et 490 à l'école des Sciences et Technologies. Ces deux écoles ont finalement élu domicile à ce qui était destiné à abriter la fac de Médecine, sur le même site que l'USTO. Dans sa courte allocution, il rappellera les objectifs assignés à ces nouveaux établissements en déclarant qu'«elles sont venues à point nommé corriger une situation» et «ouvrir de nouvelles perspectives». Et d'ajouter: «L'excellence et la sélection ne doivent pas nous faire peur». L'intervenant insistera sur le terme «sélection» en affirmant qu'elle sera rude au sein de ces établissements censés produire les futurs dirigeants des entreprises. Pour justifier ces propos, impensables il y a une dizaine d'années dans une enceinte universitaire, il dira: «Nous aussi nous sommes tenus par l'obligation des résultats». Avant de céder la parole à Mme Remaoun, directrice du CRASC, invitée pour donner le cours inaugural, il ajoutera que «notre défi est de trouver un encadrement» à la mesure des objectifs arrêtés. «Formation de l'élite et développement» est le titre qu'a choisi Mme Remaoun pour ce cours inaugural. Dès le départ, elle avertira qu'il s'agit plus «de partage de quelques idées» que «d'analyse». S'attardant sur la notion d'élite, elle citera quelques sociologues dont Pierre Bourdieu, nom qui n'évoque rien pour des élèves issus de l'enseignement secondaire. Mais celles et ceux qui ont fourni un certain effort pour pouvoir suivre son intervention ont dû retenir que «les élites sont une minorité d'individus considérés comme les meilleurs». Mme Remaoun, qui finalement a opté pour les organisations internationales (UNESCO et Union européenne notamment) comme références, a pu capter l'attention de son auditoire quand elle a évoqué «la dynamique de l'enseignement supérieur à l'échelle mondiale». Dans ce cadre, elle dira que l'évolution des inscrits à ce palier d'études a évolué de l'ordre de 50% à l'échelle mondiale et de 20% en Algérie. Abondant dans ce sens, elle parlera de l'enseignement par réseau. Et de signaler que l'UNESCO a reconnu six conventions signées par 100 Etats pour encourager l'enseignement supérieur grâce aux TIC (Technologies d'Information et de Communication).

 L'intervention de Mme Remaoun, formulée dans un jargon propre aux familiers des rapports des organisations internationales, en français de surcroît, a tout bonnement échappé à la compréhension de la plupart des étudiants présents. Au point où une jeune étudiante, impressionnée et intimidée à la fois, nous demandera si les cours seront de cette facture. D'ailleurs, ils sont nombreux les étudiants qui nous ont fait part de leur appréhension de ne pas pouvoir tenir la route si l'enseignement dans ces deux écoles ressemblera au cours inaugural.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)